3.4.- La Danse au Mexique

Nous pouvons dire que LA danse mexicaine n’existe pas. Il y a DES danses pratiquées par les mexicain(e)s. Sans négliger ni le tempérament, ni les traditions populaires, nous pouvons affirmer que les styles sont universels ou plutôt internationaux. Il n’y a pas de génie national mais, l’esprit de l’époque.

« La culture du corps de chaque mexicain possède de longs siècles d'histoire : elle est nourrie d’errance, de désir de s'installer, jeu de pelote, (…), de soumission coloniale, de travail et de dénutrition, d’affluence et de resurgissements populaires -à partir de l’Indépendance-, maniement « guapachoso » et populaire, libération sportive, révolution sexuelle et sociale, technique diététique. Par époques, les corps biologiques, physiques des mexicains se sont complètement "livrés" à une déité qui pour plusieurs siècles guide des célébrations, guerres et sacrifices. Une déité inventée et conçue comme entelequia , construite plus tard comme une idole et érigée en image. » 2

C'est pour cela que la notion du corps au Mexique a une histoire et est l’histoire. Notre corps nous parle depuis les danses populaires pré-hispaniques, avec l'énorme abondance esthétique et énergétique que celles-ci possédaient. La danse nous montre les formes actuelles et anciennes accumulées au cours des siècles, néanmoins, le goût de la classe moyenne apprécie aussi à toutes les histoires fabuleuses de princes et de princesses de la mythologie européenne.

L’histoire nationale de nos danses est aussi artificielle que celle de nos frontières politiques. Dans ce sens là, il n’y a pas de danse chilienne, argentine, vénézuélienne, colombienne, etc. Il y a une tradition et un style de danse latino-américaine.

Notes
.

guapachoso : (adj.) de rythme tropical, joyeux.

.

entelequia : vue de l’esprit.

2.

DALLAL, A. La Danza en México : segunda parte. Instituto de investigaciones estéticas de la UNAM, México, D.F. 1989. p. 11. Traduction et italiques ajoutés par l’auteur.