3.5.2.- La Danse Contemporaine et la création des institutions

M. CUNNINGHAM 1 , figure majeure de l’histoire de la danse contemporaine des années cinquante, se détournera de la mise en scène de l’expression des sentiments, affirmant sa volonté de casser avec tout message chorégraphique pour faire fonctionner le mouvement.

Un des directeurs de l’Opéra de Paris, M. DESCOMBEY (1963-1970) y introduit le jazz pour casser la rigidité de l’institution. Il crée une cellule de recherche, mais dans la formation des futurs danseurs transparaît encore un « dressage » contradictoire d’une formation générale. 

La danse contemporaine naît en Europe et aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale . Elle fait suite à la danse moderne et débute, pour certains, avec les courants postmodernistes . Si l'expression a recouvert différentes techniques et esthétiques apparues au cours du XX e  siècle , on s'accorde aujourd'hui à en limiter le concept à des chorégraphes et à des œuvres qui relèvent du champ de la danse moderne et de ses prolongements.

Ce qui en France , s’appelait au début la « nouvelle danse » ou la « jeune danse » est devenu, au fur et à mesure de son affirmation, la danse contemporaine. Résultant d'abord d'une volonté de se démarquer des générations antérieures, les danseurs contemporains se sont emparés du concept et se le sont approprié, reconnaissant tacitement entre eux une manière identique d'aborder les problématiques du mouvement et du corps.

« Les danseurs chorégraphes participent au mouvement culturel de détournement des espaces et des objets, de perversions des codes, affirmant des dimensions esthétiques là où on ne les attendait pas » 1 .

L’implantation du classique et du contemporain s’est faite grâce à la décentralisation et à la volonté des pouvoirs publics. A Lyon, par exemple, la Maison de la Danse (Centre Chorégraphique National et grande compagnie) est hébergée dans le même lieu qu’un théâtre et un studio spécialement conçu pour l’art chorégraphique.

En 1989, les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville, ont été confiées au chorégraphe P. DECOUFLE. 

En 1993 est créé le diplôme de professeur de danse, comme garantie de qualité pour les professeurs et les élèves. De nombreux festivals sont organisés : à Lyon, Montpellier, Marseille, etc. 

Actuellement les jeunes chorégraphes subissent des influences variables selon les formations suivies. Beaucoup passent par le moule de l’enseignement classique, mais complètent cette formation par un entraînement à d’autres techniques (danse moderne, jazz, hip hop, claquettes, flamenco, cirque, théâtre, danse-escalade 2 , etc.). En bref, même s’il existe plusieurs styles de danses, en général toutes ont comme entraînement quotidien la base de la danse classique, ou les danseurs sont passés par cette formation.

Quelques figures marquantes sont : M. CUNNINGHAM * , considéré comme le « pionnier » de la danse contemporaine, P. BAUSCH, T. BROWN, D. BAGOUET, S. PAXTON, A. PRELJOCAJ * *, M. MARIN, M. MONNIER, J. NADJ, W. FORSYTHE * ** et A. T. De KEERSMAEKER.

Notes
1.

Cf. MIDOL, N. Op. Cit. Tome 2. p. 131-133.

1.

MIDOL, N. La démiurgie dans les sports et la danse : modernité, post-modernité. Op. Cit. Tome 2. p. 121.

2.

Cf. MIDOL, N. p. 116-126.

*.

Cf. Annexes, p. 169-170.

*.

* Cf. Annexes, p. 174.

*.

** Mentionnée par la professeure Jacqueline et le professeur Cédric.