1.4.- L’image du corps

Le concept « d’image du corps » proposé par P. SCHILDER est une conception parfaitement organo-dynamique. Il analyse tout d’abord les processus neurologiques de connaissance du corps, pour lequel il reprend globalement la théorie du schéma corporel de H. HEAD, mais intégrant également le corps comme corps libidinal et pulsionnel selon la théorie psychanalytique.

Finalement, ce qu’il cherche c’est aboutir au social en partant du biologique et en passant par le psychisme individuel, termes de l’évolutionnisme pour proposer les processus de création dans la nature.

Ce concept d’image du corps se trouve donc dans la lignée du questionnement des évolutionnistes lorsque le courant du Néo-lamarckisme est né. Ce courrant « à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, une tentative pour maintenir une certaine liberté dans le sujet, va connaître un succès extraordinaire » 1

Selon P. SCHILDER, il existe un mécanisme de la perception du corps qui comprend : 

Il est donc influencé par la Gestaltpsychologie et la phénoménologie husserlienne et hégélienne, mais il réfute la théorie freudienne concernant l’instinct de mort, l’agressivité et le masochisme primaire. 

P. SCHILDER assimile la théorie de l’évolution émergente et fait ouvrir le pont libidinal où s’engouffrera l’organo-dynamisme. Il s’efforce de comprendre le modèle postural du corps à partir des perceptions et des sensations en référence à notre expérience. 

Il conclut : « Un corps est toujours l’expression d’un MOI et d’une personnalité et il est dans le monde. On ne peut donner aux problèmes que pose le corps une réponse préliminaire sans devoir du même souffle, s’attaquer aux problèmes que posent la personnalité et le monde » 1 , ailleurs, il le dit autrement mais tout aussi explicitement : « Il n’y a pas d’image du corps sans une personnalité » 2

La Métapsychologie freudienne nous introduit dans la dimension corporelle de la subjectivité et dans la question de l’identité même, avec la problématique du Moi, mais le concept d’image du corps fera long feu.

C’est pour cela que certains auteurs psychanalystes ont proposé d’autres concepts, tels le Self ou l’image inconsciente du corps, afin de réintroduire le corps qui semblait oublié. 

Notes
1.

BROYER, G. « Le corps, le moi, le sujet » inBROYER, G. et DUMET, N. Cliniques du corps. Ed. Presses Universitaires de Lyon. Lyon, France, 2002. p. 77.

1.

SCHIDLER, P. L’image du corps. Etude de forces constructives de la psyché. Ed. Gallimard, Paris, France, 1968. in BROYER, G.Ibidem. p. 85.

2.

SCHIDLER, P. Ibidem. p. 394. in BROYER, G.Ibidem. p. 85.