2.4.1.- Etiologie de l’anorexie mentale

« Bien que les troubles du comportement alimentaire que sont l’anorexie mentale et la boulimie soient connus et décrits depuis l’Antiquité, ils continuent à susciter un intérêt qui n’a cessé d’augmenter pendant ces dernières décennies » 2 .

Les nombreux travaux entrepris dans la compréhension théorico-clinique de cette affection ont mis l’accent sur une approche plurifactorielle et multidimentionnelle de la maladie anorexique.

Il existe « plusieurs facteurs favorisant l’éclosion du symptôme et des enjeux pathologiques et vitaux que représente la conduite anorexique. Chaque facteur intervient à des degrés différents et suivant des propriétés étiologiques particulières, variables d’un sujet à l’autre » 3 . Il faudra voir « de quelle manière et par quels processus tel ou tel facteur intervient et avec quelle conséquence » 4  .

Actuellement, nous pouvons lire dans les magazines et les journaux des articles concernant les jeunes filles et la fréquence de l’anorexie, pathologie qui augmente de plus en plus. « Les troubles des conduites alimentaires font partie d’un groupe de pathologies qui a vu sa fréquence augmenter très sensiblement depuis une trentaine d’années : impulsivité et violence dans des conduites délinquantes, tentatives de suicide, toxicomanie, alcoolisme » 5 .

Comme le soutient Ph. JEAMMET, « l’anorexie mentale n’est plus une curiosité médicale. Elle est même devenue une affection à la mode dont les journaux féminins à grande diffusion et les revues de vulgarisation médicale se sont emparés » 6 .

Les arguments cliniques et théoriques apportés sur la maladie anorexique tout au long de l’histoire, nous permettront de juxtaposer les différents facteurs de l’étiologie de l’anorexie mentale pour montrer une approche scientifique plus rigoureuse.

C’est pour cela et parce que chaque sujet a des variables particulières que nous parlerons brièvement des facteurs biologiques, socioculturels et familiaux, étudiés maintenant dans le champ de la recherche.

Notes
2.

CORCOS, M. Le corps absent approche psychosomatique des troubles alimentaires. p. 1.

3.

JOUBERT, K. Op. Cit. p. 3.

4.

BRUSSET, B. Psychopathologie de l’anorexie mentale. Ed. DUNOD. Paris, France, 1998. p.53. 

5.

CORCOS, M. Le corps absent approche psychosomatique des troubles alimentaires. Ed. DUNOD. Collection Psychismes. Paris, France, 2000. p. 19.

6.

JEAMMET, Ph. et DEJOURS, C. La jeune fille et la mort. Soigner les anorexiques graves. Ed. ErèsArcanes (23 avril 2002) p. 9.