3.3.3.- Le miroir « collègues »

Nous avons précédemment indiqué que dans la formation de cette profession les élèves restent ensemble la plupart du temps dans la journée et ceci pendant plusieurs années (trois ou huit selon l’école) ce qui produit des effets parfois surprenants en ce qui concerne l’identification et le narcissisme.

Depuis leur arrivée pour passer l’examen d’entrée, les élèves se regardent et une fois admis(es) dans l’école ils apprennent à être regardés, à regarder l’autre, à se regarder dans l’autre et ainsi à identifier leurs faiblesses. Ils instaurent le langage de la loi avec lequel ils construiront leur idéal esthétique.

Ils font partie d’un groupe de danse qui s’exerce dans différentes activités artistiques, ils se retrouvent aussi ensemble dans les cours académiques, au moment des repas, pendant le temps de « repos » et, de plus, parfois aussi pendant les vacances.

L’identification entre eux ou entre elles, produit un mimétisme, il n’y a presque plus de différences entre les élèves d’un même groupe, c’est-à-dire qu’il y a un moment où elles ont les mêmes attitudes, les mêmes expressions, elles font les mêmes gestes, ce qui fait que dans la rue elles peuvent passer pour des sœurs. Cette ressemblance (principalement féminine) physique, et psychique aide à l’homogénéisation désirée par l’institution qui cherche la matière première pour construire le groupe, « le corps de ballet » taillé comme une pierre unique.