UNIVERSITÉ LUMIÈRE LYON 2
faculté de sociologie et d'anthropologie
sociologie et sciences sociales
LOGIQUES DE DIFFÉRENCIATIONS :
ANCIENNES LYCÉENNES D'ORIGINE ALGÉRIENNE
THÈSE pour obtenir le grade de :
DOCTEUR DE L'Université LUMIÈRE LYON 2
Dirigée par :
Yves GRAFMEYER
Professeur de sociologie, université Lumière Lyon 2
Présentée et soutenue publiquement le 7 juillet 2006
Devant un jury composé de :
Isabelle BERTAUX-WIAME, chargée de recherche au CNRS
Yves GRAFMEYER, professeur à l'université Lumière Lyon 2
Yves LEQUIN, professeur émérite à l'université Lumière Lyon 2
André PETITJEAN, professeur à l'université de Metz
Olivier SCHWARTZ, professeur à l'université René Descartes Paris 5

remerciements

Je dois beaucoup à Bernard Bensoussan qui a guidé mes premiers pas dans la sociologie et à Yves Grafmeyer qui a dirigé ma thèse. Au cours de ce travail de longue haleine, leur appui ne m'a jamais fait défaut. Ils ont accepté l'un et l'autre de lire mes multiples brouillons, leurs remarques et/ou leurs suggestions m'ont éclairée et encouragée. Qu'ils en soient remerciés.

Je remercie également mes collègues du lycée Pierre Brossolette, tout particulièrement Régine Giffon, proviseur et Marc Chevalier, intendant, qui m'ont facilité l'accès aux archives de l'établissement, ainsi que tous ceux et celles qui ont accepté de se plier à la contrainte d'un entretien sociologique.

Enfin, mes remerciement vont aux enquêtées, sans la coopération desquelles ce travail n'existerait pas.

avant-propos

Que deviennent les élèves après le temps du lycée? La recherche au long cours que je présente ici est née en 1990 d'une curiosité de professeur du second degré à la veille de la retraite. Depuis une vingtaine d'années, j'enseignais le français dans un LEGT (lycée d'enseignement général et technologique) de la périphérie est de Lyon, fréquenté par des filles à plus de 60%, par des élèves issu(e)s de milieux peu familiers de l'école à 60% et depuis 1976, date de l'introduction en 2de d'une option “arabe littéral pour débutants”, par une minorité consistante d'élèves d'origine maghrébine 1 . Un concours de circonstances a reconfiguré la curiosité intellectuelle en travail à ambition scientifique. J'ai entrepris en même temps un cursus de sociologie à Lyon2 et une recherche sociologique. L'enquête avait pour assise initiale le LEGT.

La question naïve s'est d'abord reformulée ainsi : “A la fin du XXe siècle, quels sont les destins sociaux possibles — la notion de destin social englobant la dimension de la culture —, pour les jeunes femmes qui ont été la première génération de la famille à faire des études au moins jusqu'au baccalauréat?”. Puis la problématique s'est précisée. D'une part, l'enquête porterait tout particulièrement sur des jeunes femmes d'origine maghrébine qui avaient fréquenté le lycée B., le lycée mentionné plus haut, la distance à l'école étant vraisemblablement plus grande encore pour leurs parents que pour les parents d'origine française ou plus largement européenne, mais elle inclurait d'autres jeunes femmes, qui avaient fait une scolarité homologue et dont les parents ou les grands parents, originaires d'un autre pays que la France ou d'une autre région de France, avaient eux aussi migré dans l'Est lyonnais. D'autre part, les destins sociaux étant loin d'être conditionnés par l'école exclusivement, l'étude engloberait trois vecteurs de socialisation, la famille, l'école et les pairs. Ces précisions sont à l'origine de la seconde reformulation, qui est celle du présent mémoire : «Logiques de différenciations : anciennes lycéennes d'origine algérienne». La recherche, transversale par rapport au découpage de la sociologie en différents secteurs, donne une place centrale aux modes de socialisation en tant que processus multiformes de construction des relations sociales.

Je ne préjugeais pas des résultats auxquels aboutirait l'étude comparée des parcours biographiques.

Notes
1.

Il s'agit du lycée Pierre Brossolette, situé à Villeurbanne.