1-Situation historique : l’arrivée des marins et des missionnaires

● L’arrivée des Européens au Gabon : les Portugais en premier

C'est au XVè siècle, en 1472 que les Européens, précisément des Portugais, venant de Sao-Tomé découvrirent le Gabon. Le passage des Portugais est toujours matérialisé, au Gabon par une forte toponymie. N'ayant atteint que les côtes, ils laissèrent des noms comme: « Cap-Estérias, Cap-Santa Clara, Cap-Lopez, Sette-Cama ». Les Portugais laissèrent aussi le nom du pays, Gabon, qui vient de « Caban » et qui donna « Gabao » tant l'entrée de l'Estuaire du Como ressemblait à un manteau de marin. 22 Le passage des Portugais au Gabon a surtout été marqué par quatre siècles d'esclavage commercial et de traite. Un quartier de Libreville porte encore aujourd'hui le nom d'un signe de la pratique de l'esclavage au Gabon: « Baraka » ou le lieu d'entrepôt des esclaves avant leur acheminement.

En quatre siècles, les Portugais ne développèrent ni écoles, ni routes, ni hôpitaux, encore moins un contact direct avec les populations locales. Ce n'est qu'au XIXè siècle, dans la première moitié, que les Européens furent de retour pour s’installer durablement. Ils le firent par le biais de la France. Les Français recherchaient un point de relâche et de ravitaillement au sud du continent pour leurs bâtiments qui surveillaient les côtes afin d’empêcher le commerce des esclaves.

Le commerce des esclaves a donc joué un rôle capital dans le premier contact entre les Européens et les peuples du Gabon. L'arrivée des Européens (les Portugais) au Gabon n'était pas liée à une cause religieuse mais à une cause économico-politique: Le commerce négrier, pendant quatre siècles jusqu'à son abolition au milieu du XIXè siècle. Dans sa phase intensive (entre le XVIè et le XVIIIè siècles) la Traite négrière empêcha l'installation portugaise au Gabon, mais dans sa phase de déclin, elle favorisa l’arrivée et l'implantation française.

Notes
22.

Raponda Walker, Toponymie de l’Estuaire du Gabon et ses environs, Bulletin de l’institut de recherche sociale au Congo. Tome II, 1962. pp. 87-122. Cf. aussi, Ratanga AtozAnges, Histoire du Gabon des migrations historiques à la République XVè-XXè siècles, Les Nouvelles Editions Africaines, Paris, 1985. Cf. aussi Teixeira Da Mota, « Toponimos de origem portuguesa na costa ocidental da Africa desde o cabo Bojador até o cabo Santa Catarina », Centro de Estudos da Guiné portuguesa N° 14, 1950