● De nouveaux Européens : Hollandais et Anglais

Il faut cependant signaler que durant les 4 siècles de présence portugaise d'autres nations européennes tentèrent aussi de mettre pied au Gabon. Il s'agit des Hollandais dont la présence fut signalée au XVIIè siècle sur les Côtes de l'Estuaire. Le passage des Hollandais au Gabon est aussi matérialisée, de nos jours, par la toponymie car il baptisèrent une île au large de l’Estuaire du Gabon : « Konig Island » qui est devenue par altération phonétique l’île Conniquet 23 . Le plus grand souvenir du passage des Hollandais au Gabon reste le massacre d’une tribu Mpongwè du nom des « Ndiwa ».

A partir du XVIIIè Siècle les Anglais aussi initièrent une action d'installation, sur la rive droite du Como en amont, vers le Sud de ce qui allait devenir Libreville. Cette action se concrétisa au début du XIXè siècle par un accord avec le Roi Glass. Un sobriquet que lui avait donné les Anglais à cause de son penchant pour l'alcool 24 .

Dans l’ensemble, la présence ou le passage des Européens au Gabon avant le XIXè siècle est assez mal connu et complexe malgré les sources et quelques études 25 . De nos jours cette période ne suscite plus une grande recherche et donne lieu à peu de publications. Dans tous les cas, si la connaissance de l’histoire de l’arrivée des Européens au Gabon avant le XIXè siècle demeure assez mal connue c’est parce que l’intérêt des européens pendant cette période portait principalement sur les « regroupements humains » majeure de l’Afrique.

A cette époque, le Gabon selon la cartographie, était inclus dans le Royaume de Loango qui jouxtait, une autre entité plus vaste, à savoir le Royaume du Congo. Le bilan des connaissances européennes, ponctuelles et fragmentaires fut enrichi dans la seconde moitié du XIXè siècle grâce à l’arrivée des Français. Mais l’image du Gabon restait encore assez étroitement circonscrite à la côte. Les véritables acquis liés à l’arrivée des premiers Français au Gabon étaient avant tout l’inventaire des groupes et royaumes indigènes, sur la cote et à l’intérieur des terres. L’autre acquis positif de l’arrivée française a été la fondation du comptoir du Gabon à la fin de la première moitié du XIXè siècle. Cette période nous est connue grâce à certaines sources et certains travaux comme ceux de Bowdich, Pigeard, Bernard Schnapper, Guy Lassere, Gilles Sauter, et Hubert Deschamps 26 .

Notes
23.

Pourtier Rolland, Le Gabon : Tome I Espace Histoire-société, Paris, l’Harmattan, 1989, 254 p. Op. Cit. p. 47.

24.

Ratanga Atoz Anges, Histoire du Gabon des migrations historiques à la République XVè-XXè siècles, Id & Ibid.

25.

Il y a par exemple celles de Teixeira da Mota, « Toponimos de origem portuguesa na costa ocidental da Africa desde o cabo Bojador até o cabo Santa Catarina », Centro de Estudos da Guiné portuguesa N° 14, en 1950, l’article de Robert Reynard «  Recherche sur la présence des portugais au Gabon, XVè-XIXè siècle », Bulletin de l’Institut des Etudes centraficaines, nouvelles série N° 9, en 1955, Cf. aussi Ratanga Atoz et Rolland Pourtier

26.

T. E. Bowdich, Voyage dans le pays d’Ashantis, Paris, Gide fils, 1819. Bouet Willaumez, esquisse commerciale de la côte occidentale d’Afrique depuis Gallinas jusqu’au Gabon, 1843 ; Commerce et traite des noirs aux cotes occidentales d’Afrique, 1848. Darricau, « Le Gabon : extrait d’un rapport adressé le 3 septembre 1844 au commandant de la station française des Côtes occidentales d’Afrique » Revue coloniale Tome 4 de septembre-décembre 1844. Pigeard, « Exploration du Gabon » Revue coloniale, 1847. Bernard. Schnapper, La politique et le commerce français dans le Golf de Guinée de 1838 à 1871, Mouton, 1961. Lassere Guy, Libreville et sa région, Colin, 1958. Hubert Deschamps, « quinze ans de Gabon » Revue d’Histoire d’Outre-Mer, 1963, Gilles Sautter, De l’atlantique au fleuve Congo. Une géographie du sous peuplement, Mouton, 1966.