● Situation géographique au XXè siècle : 1900-1945

En 1945, la superficie du Vicariat apostolique du Gabon était d’environ 250.000 Km. 65 La population était supérieure à celle de la colonie du Gabon. Les limites géographiques du Vicariat n’étaient pas tout à fait les même que celle de la colonie. En effet, les limites géographiques du Vicariat Apostolique du Gabon suivaient davantage les limites hydrographiques. Il ne pouvait en être autrement puisque les cartes du Gabon, de la fin du XIXè siècle, dessiner pour la plupart sur la base des récits des premiers explorateurs, mettaient en évidence le réseau fluvial.

Au Gabon, les explorations, dans la seconde moitié du XIXè siècle, de Paul du Chaillu, Pierre Savorgnan de Brazza, Alfred Marche et le Marquis Compiègne, avaient permis d’identifier les principaux cours d’eaux de la région comme La Nyanga, la Djoua, l’Ogooué 66 et ses affluents; la Ngounié et l’Ivindo. Ce sont ces limites naturelles que les autorités missionnaires utilisèrent pour circonscrire leur territoire.

Sur le plan administratif, en 1945, tenant compte des autres vicariats, celui du Gabon était limité au nord par les Vicariats Apostoliques de Fernando-Po (la Guinée Espagnole) et de Douala (le Cameroun), à l’est et au sud par les Vicariats de Brazzaville et Loango (le Congo). Sur le plan physique, le Vicariat Apostolique du Gabon, en 1945, était limité; au Nord, Nord-Est par tout le bassin de l'Ivindo et du Djoua, deux affluents situés sur la rive droite de l'Ogooué; à l'Est, et au Sud-Est par tout le bassin de l'Ogooué; et au sud, sud-ouest par le bassin de la Ngounié, un affluent situé sur la rive gauche de l'Ogooué.

De ce fait, le bassin de la Nyanga, qui comprenait les circonscriptions de Mayumba et de Tchibanga, pourtant administré par la colonie du Gabon, faisait partie du Vicariat du Loango dépendant de Pointe-Noire dans le Moyen Congo. Ainsi, la mission du Saint-Esprit de Mayumba, fondée en 1888, dont les fidèles étaient administrés par le lieutenant gouverneur du Gabon, appartenait encore en 1945 au vicariat Apostolique du Loango 67 . Tandis que les missions situées dans les subdivisions de Franceville et Okondja, qui appartenait administrativement à la colonie du Moyen-Congo, dépendaient quant à elles au Vicariat Apostolique du Gabon.

Dans le Nord-Est, une partie de la subdivision de Sambé dans le Moyen-Congo et un petit coin du territoire camerounais appartenait au Vicariat apostolique du Gabon. Tant que les limites des colonies du Gabon, du Cameroun, de la Guinée Espagnole et du Congo n'étaient pas définitive, cela ne dérangeait pas les missionnaires encore moins l'administration.

Par conséquent, on peut affirmer que pendant la colonisation, en Afrique Equatoriale, les découpages faits par les missionnaires suivaient les découpages territoriaux des colonisateurs, à l’exception de quelques missions et circonscriptions. Les colonies et les vicariats avaient chacun leurs limites. Celles des colonies étaient beaucoup plus instables que les limites des vicariats. Mais par la suite, à la veille des indépendances, les missionnaires ajustèrent définitivement les limites de leurs vicariats avec celles des colonies.

De 1900 à 1945, Libreville s’affirma toujours comme le chef lieux du Vicariat du Gabon. Cette ville, elle même en plein essor, accueillait tous les missionnaires qui étaient ensuite affectés danss les stations de l’intérieur. Les différents vicaires apostoliques du Gabon y habitaient, à la mission Sainte Marie, où ils pouvaient aussi assurer l’organisation administrative et religieuse.

Notes
65.

Archives CSSP, Boite 271, Dossier A, Rapport quinquennal de 1945.

66.

L'Ogooué est le principal cours d'eau du Gabon. Il traverse le pays, qu'il divise en deux, du Sud-est au Centre Ouest.

67.

La mission du Saint Esprit de Mayumba dans le Vicariat du Loango a fait l'objet d'une étude universitaire dans le cadre d'une Thèse soutenue par notre co-Directeur de recherche en Licence et en Maîtrise, à l’Université Omar Bongo, Chérubin Délicat, Les Pères de la Congrégation du Saint Esprit au vicariat apostolique du Loango, Thèse d’histoire, Université Paris I, 1993, 2 volumes, 935p.