● Les missions et les stations

Chaque résidence ou mission (en terme d'édifice) comportait généralement une église, des écoles, un atelier, et ou un dispensaire, des plantations agricoles. Le personnel dans chaque résidence était composé du Supérieur, un ou deux prêtres européens de la congrégation du Saint-Esprit, parfois un prêtre indigène surtout à partir de 1930. Un personnel auxiliaire: constitué des frères coadjuteurs (européens et indigènes) en plus ou moins grand nombre s’y ajoutait.

L'organisation de l'Eglise catholique, à cette époque, au Gabon, s'articulait aussi autour des vicaires apostoliques qui en constituaient des pivots. Après 1920, tous les Vicaires Apostoliques étaient assistés d'un vicaire délégué ou Pro vicaire.

En dehors des directives générales de la Mission données par la Congrégation pour la Propagande de la Foi et les supérieurs généraux de la Congrégation du Saint-Esprit, les vicaires apostoliques du Gabon avaient comme directoire pour diriger le Vicariat les actes des synodes 121 . En 1945, par exemple, ce sont les actes du synode de 1902 qui étaient encore en vigueur et ce sont eux qui sont encore les plus cités dans les circulaires des Vicaires apostoliques, surtout dans les circulaires de Mgr Tardy (1926-1947). Le rapport quinquennal de 1940 mentionne, du reste, que " le vicariat a comme directoire les actes du synode de 1902 122 " Certains points de ces Actes furent cependant souvent modifiés par les circulaires et mandements des vicaires apostoliques pour les mettre en conformité avec le nouveau droit canon et les décisions récentes des congrégations romaines.

En 1945, il existait dans le Vicariat le Conseil de la Mission qui comprenait cinq membres. Ce Conseil de la Mission créé depuis les années 1920 servait aussi de conseil d'administration des biens à partir de 1939. Le Vicaire Apostolique consultait le Conseil de la Mission pour des questions importantes de l'administration temporelle et spirituelle du vicariat. Jusqu'en 1935, aucun prêtre indigène n'en faisait partie.

Les vicaires apostoliques visitaient chaque année les résidences du Vicariat, visites au cours desquelles ils examinaient ce qui intéresse la conduite religieuse et ecclésiastique des missionnaires. A lire les Diaires et autres archives, Mgr Bessieux et Martrou ont battu le record des visites des résidences 123 .

Ces deux vicaires visitaient, en moyenne, trois fois les missions dans l'année. La tâche était particulièrement plus ardue pour Mgr Martrou qui visitait des résidences très éloignées de Sainte-Marie comme celle de Franceville. En effet, entre 1914 et 1925 le Vicariat comptait déjà quinze missions. Mgr Bessieux ne visitait que des postes et stations missionnaires situées dans l'Estuaire du Como 124 . A son époque (1844-1876), les missionnaires ne résidaient pas dans les stations. Toutes les stations étaient proches de Sainte Marie.

Même si le nombre réduit de prêtres le leur permettait, les Vicaires apostoliques ne purent jamais réunir, chaque année, au complet les prêtres du Vicariat a cause des longues distances et du manque de voies de communication sûres et faciles.

Dans l'ensemble, la vie missionnaire dans le Vicariat Apostolique du Gabon, en ce qui concerne l'organisation, était celle d'une véritable "Société", avec une hiérarchie, une diversité de fonctions, des règles de vie.

Notes
121.

Presque toutes les circulaires des Vicaires Apostoliques du Gabon citent toujours comme référence les actes des synodes

122.

Archives CSSP, Boîte272, Dossier B, Rapport quinquennal de 1940

123.

Archives CSSP, Les diaires des missions du Gabon ou journaux des communautés confirment la régularité des visites avec ces deux évêques.

124.

L'espace géographique était beaucoup plus réduit pour Mgr Bessieux