● La marine accueille les missionnaires au Fort d'Aumale

A l'escale du Gabon, en 1844, accueillis par les autorités de la Marine du Fort d'Aumale, « l'agonisant » Grégoire Sey et « le faiblard » Jean Rémi Bessieux, descendirent à terre, décidés à y rester. Il n'était plus question pour eux de repartir. Le Père Bessieux exprime cette volonté de s'installer dans les premières correspondances parvenues à sa Congrégation, l'année suivante. Il dit ceci à ses supérieurs:

« Nous retirer après un premier essai, serait il me semble manquer à Dieu et à ces pauvres peuples. » ²²⁰ du respect ? » Et Il ajoute pour insister sur la nécessité se s'installer définitivement au Gabon: «  J'agis (…) comme si j'étais sure que vous me devez laisser toujours ici. » ²²¹

Dès leur arrivée au Gabon, et conformément à la lettre ministère de la Marine à Bouët Willaumez du 31 octobre 1843, les deux missionnaires furent pris en charge par les marins du Fort d'Aumale. Ils furent installés convenablement à l'arrière du Fort, dans un coin. A l'endroit où se situe, aujourd'hui, la cathédrale Sainte Marie de Libreville.

La première habitation des missionnaires était un coin de magasin prêté par la Marine. Ce magasin était délimité par une cloison en morceaux rectangulaire. Il avait environ deux mètres sur trois et divisé en deux pièces par un simple drap de lit. La première servait de chambre et la seconde de réfectoire et de chapelle.

Cette habitation fut remplacée, au bout d'un mois, par une maison en bois préfabriquée en Angleterre et acheté par Mgr Barron. Elle fut installée dans le Fort avec l'aide des marins ²²² . Pendant près d'un an, les deux premiers missionnaires, malgré les efforts qui furent les leurs pour être indépendant, étaient nourris par les marins qui leurs donnaient une ration. Les missionnaires étaient aussi protégés, ravitaillés par leurs concitoyens militaires pour tous les autres besoins matériels.