● La création des premiers diocèses en 1958 : Libreville et Mouila

Le 11 décembre1958, de nouveaux changements intervinrent dans le jeune Diocèse du Gabon. Les propositions de la fin des années 1940 furent appliquées. Le Diocèse du Gabon fut divisé en deux avec Libreville qui devint archidiocèse et un second diocèse dont le siège fut fixé à Mouila dans la région de la Ngounié 312 .

Carte 6: L'organisation administrative de l'Eglise en 1958
Carte 6: L'organisation administrative de l'Eglise en 1958

Source : Réalisation Herve ESSONO MEZUI

L'archidiocèse de Libreville, d'une superficie de 147.000 Km2 à sa création, regroupait alors toutes les régions septentrionales de la colonie du Gabon: l'Estuaire, l'Ogooué-Maritime, le Moyen Ogooué, l'Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem. Mgr Jean Jérôme Adam fut le premier Archevêque de Libreville jusqu'en 1969. A son départ, l'Archidiocèse fut de nouveau divisé, par décision du saint-Siège du 29 mai 1969, en deux avec la création du Diocèse d'Oyem dans le Nord du Pays.

Le deuxième diocèse de l’Eglise du Gabon était celui de Mouila. Crée en même temps que l'Archidiocèse le 11 décembre 1958. Ce diocèse regroupait toutes les régions du Sud du Gabon: la Ngounié, la Nyanga, l'Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué. A la fin des années 1960, ce diocèse témoignait d’une vitalité pleine de promesses. Presque aussi étendu et peuplé que l’archidiocèse, il comptait en 1966 17 paroisses contre 20 à Libreville. Il avait cependant moins de baptisés : environs 75.000 contre 155.000. La ville épiscopale, Mouila était une jeune mission fondée en 1951 qui avait remplacé la vieille mission Saint Martin fondée en 1900.

D'une superficie de 120.962 Km2, à sa création, le Diocèse de Mouila fut confié à un spiritain Mgr Raymond de la Moureyre. Il avait précédemment dirigé « La semaine Africaine » à Brazzaville, et ses activités scolaires lui valaient une certaine notoriété dans toute l’AEF. Dès sa nomination en 1958, Mgr de la Moureyre voulut infuser « un sang nouveau » aux vielles missions de son diocèse, fondées au XIXè siècle. Cette entreprise n’était pas sans difficulté. Au lieu de les transformer toutes en paroisses de plein exercice, il y installa parfois des structures comme des séminaires, par exemple à Notre Dame des Trois Epis de Sindara 313 .

Mgr de la Moureyre réussit, en quelques années, à insuffler l’esprit du Concile par des adaptations liturgiques particulièrement vivantes. Malgré cette volonté son diocèse demeura dans l’ensemble profondément missionnaire jusqu’en 1969. Pour faire vivre son diocèse, dès sa création en 1958, il avait obtenu le concours de nombreuses religieuses, des prêtres « fidei donum », et des volontaires laïcs.

A la fin de l'année 1968 donc le Gabon comptait donc deux diocèses dont un archidiocèse. Ces diocèses étaient encore sous la direction des spiritains dont le personnel était majoritaire.

Notes
312.

DOCATGAB, Jacques Hubert, Album souvenir du 150 ème Anniversaire, 1994.

313.

DOCOPM, dossier sur le Gabon N° 347, « Flash sur l’Eglise Gabonaise », 1966.