2 - Les axes d'implantations des dernières missions

Trois axes d'implantation avaient été choisis par les missionnaires: les centres ruraux à forte concentration humaine dans le Sud-Ouest du pays, les zones peu touchées par l'évangélisation dans le Nord-Est et les anciennes zones de révolte des peuples indigènes dans le Sud-Est.

 L'axe Sud-Est : Dans les anciennes zones de révoltes

Les missionnaires s'attaquèrent d'abord aux anciennes zones de révolte du Sud-Est 364 en y implantant la même année, en 1949, les missions « Notre Dame de la Salette à Koulamoutou » et « la mission du Christ-Roi à Okondja ».

Les populations de Koulamoutou dépendaient avant la fondation de leur mission de celle de Dibwangui fondée en 1940. La fondation de la mission de Koulamoutou évitait ainsi aux populations de cette contrée de marcher plusieurs jours pour rejoindre la mission de Dibwangui. La mission d'Okondja n'avait pu voir le jour plus tôt à cause des soubresauts dans les contrées voisines, notamment la révolte des Awandji en 1929 dans la zone de Moanda. Mais finalement dès 1946 le projet fut relancé pour devenir effectif en 1949. Cette mission à sa fondation était la plus lointaine du Gabon à l'intérieur des terres.

Notes
364.

Nous avons vu dans le chapitre préliminaire que la dernière poche de résistance à l'implantation coloniale au Gabon avait été le Sud-Est Gabon. Entre 1896 et 1929, les Awandjis et les Adoumas s'étaient révoltés contre l'occupation de leurs terres par les Blancs. Cf. Koumabila Juste Roger, La Guerre de Wongo au Gabon, 1928-1930 , thèse (version d'origine) Doctorat 3è cycle, Histoire, Université Paris 7, 1984, 493 p. Ces révoltes ont retardé, un temps soit peu, l'évangélisation de ces peuples et de cette région. Après la seconde Guerre Mondiale et surtout après la pacification de ces peuples, l'occasion avait pu être donner aux missionnaires de poursuivre une œuvre entamée au XIXè siècle, par la reouverture des missions ou station.