 Les premières paroisses de Libreville

Libreville, la capitale du pays et siège de l'archidiocèse, a été un parfait exemple d'implantation de paroisses à cause de l'augmentation de la population. Jusqu'à son érection en Diocèse en 1955 puis archidiocèse en 1958, la ville de Libreville comptait seulement trois missions fondées au XIXè siècles (Sainte-Marie au Fort d'Aumale au Nord, Saint-Pierre au Centre ville près du Plateaux et Notre Dame des Victoires à Glass au Sud de la ville). Toutes ces missions ne possédaient pas d'annexes importantes dans la ville jusqu'à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale. Mais avec l'urbanisation croissante, entre les deux Guerres, de nombreuses annexes virent le jour.

En 1938, une annexe avait été ouverte dans le Sud de la ville dans le quartier de Lalala. Cette annexe fut dédiée à Saint-Joseph et dépendait de Notre Dame des Victoires. Après la Guerre de 1940-1945, l'implantation des annexes à Libreville devint systématique. En 1949, fut ouverte une autre annexe dans un autre quartier Fang, à Nkembo. Il s'agissait de Saint-Michel qui dépendait de sainte Marie. En 1951, une autre annexe dépendante de Saint-Pierre, fut ouverte dans le centre de la ville à Likouala. Il s'agissait de Sainte-Jeanne d'Arc qui, tout comme Saint-Michel de Nkembo, avait été installée sur un terrain non viabilisé, souvent d'anciens cimetières, transformés en terrain de football avant d'entreprendre la construction de chapelles

En 1956 373 une annexe fut ouverte dans le Nord de la ville dans le quartier du Gué Gué, chez les Mpongwés, sur des terrains acquis par l'Eglise en échange des terrains concédés, à l'Ancien Port, jadis Fort d'Aumale, par l'Eglise. Elle prit le nom de et fut créée grâce à des prêtres gabonais notamment André Fernand Anguilè et André Raponda Walker qui donnèrent leur nom à cette annexe. La dernière annexe ouverte à Libreville avant l'indépendance religieuse a été celle de Saint-Jean-Baptiste à Nzeng-Ayong dans la périphérie de Libreville, une zone habitée par les populations dites flottantes à majorités Fang 374 .

Ce sont toutes ces annexes ouvertes entre 1945 et 1958 qui devinrent en 1959 les premières paroisses de Libreville aux côtés des anciennes missions (Sainte Marie, Saint Pierre et Notre Dame des Victoires) transformées aussi en paroisses. Entre 1960 et 1969 une seule paroisse fut fondée dans Libreville, il s'agit de la Paroisse Les Rois-Mages d'Akebé.

Toutes les paroisses, (urbaines et rurales) du Gabon après 1960, ont été construites grâce à l'aide des populations, aux subsides des compagnies pétrolières et minières et d'autres aides extérieures venant de la France et du Vatican 375 . Ce sont les prêtres missionnaires qui posaient toujours les premières pierres de ces paroisses 376 . Les prêtres Gabonais venaient servir par la suite, sans prendre la peine, pour certains, d'apprendre à construire une église. Par conséquent jusqu'en 1969 les paroisses restaient organisées sur un modèle missionnaire, non plus géographiquement, mais dans le travail d'apostolat et d'approche de la population. Ces paroisses étaient des quasi missions modernes à l'image des missions d'entre deux Guerres.

Notes
373.

DOCATGAB, Jacques Hubert, Id & Ibid.

374.

Nous avons établi cette chronologie grâce aux entretiens avec les Pères Gérard Morel et Gilles Sillard à Libreville et Chevilly-Larue en novembre 2001 et mars 2000. DOCATGAB, Jacques Hubert, Album souvenir du 150ème Anniversaire. Id. & Ibid.

375.

DOCATGAB, Jacques Hubert, Album souvenir du 150éme Anniversaire, 1994.

376.

Les Pères Gilles Sillard et Gérard Morel, que nous avons souvent rencontrés en tant que jeune responsable de la Jeunesse catholique et dans le cadre de nos enquêtes, sont de parfaits exemples de bâtisseurs d'églises au Gabon après 1945. Le père Sillard était justement arrivé au Gabon en 1945 et il est rentré en France en 1999 où il se repose à Chevilly-Larue. Le Père Morel est arrivée au Gabon en 1959, il a d'abord enseigné au Collège Bessieux avant d'occuper à plusieurs reprises la fonction de curé de paroisses dans lesquelles il entreprenait toujours des travaux.