Après lce rappel des conditions de la naissance et de l'éveil d'une vie politique moderne au Gabon, entre 1940 et 1960, il s’agit de voir le degré d'implication des missionnaires dans la formation et dans le jeu politique de 1945 à 1960.
En 1960, les missionnaires protestants du Gabon dans un Rapport reconnaissaient l'avantage pris par les catholiques dans la formation de la jeunesse, donc d'une élite 592 . Un autre rapport de la commission exécutive de l'Eglise protestante au Gabon reconnaît qu'après la Seconde Guerre: « Les catholiques marchent en fonction de l'avenir. Ils ont compris la valeur de la jeunesse et s'ils font les écoles, c'est parce qu'ils croient que la masse doit être instruite, mais c'est parce que ils mettent la main sur la jeunesse, c'est à dire l'avenir du pays […] 593 ».
Le contrôle de la formation des jeunes était un enjeu majeur entre les missionnaires car il pouvait influencer sur l'évolution ultérieure du Gabon. Ayant constaté qu'en 1945, la quasi totalité des hommes politiques, des cadres évolués et de la bourgeoisie salariée venaient des écoles chrétienne, les missionnaire, surtout les catholiques ne voulaient plus lâcher prise dans la formation d'une élite.
Archives SMEP, Dossier V, Rapport du directeur de l’enseignement privé protestant, 1960
Archives SMEP, Dossiers divers, (Rapports des conférences du Gabon), Rapport de la Commission exécutive, 1960, Op. Cit. p. 13.