 Le Diocèse de Franceville

Après le diocèse d'Oyem, crée en 1969, le second diocèse qui fut créé au Gabon entre 1969 et 1995 est celui de Franceville dans le Sud-Est du pays. Tout comme celui d'Oyem qui est d’une division de l'Archidiocèse de Libreville, de la même manière le diocèse de Franceville est né d’une division de l'immense diocèse de Mouila.

C'est le 5 octobre 1974 que le diocèse de Franceville fut créé par le Pape Paul VI, le faisant suffragant du siège métropolitain de Libreville. Le siège du nouveau diocèse fut fixé dans la ville dont il porte le nom qui comptait à l'époque 54.470 habitants et possédait une belle église avec résidence : la paroisse Saint-Hilaire. Le territoire du diocèse de Franceville à sa création s'étendait sur 61.907 km2 comprenant les régions du Haut-Ogooué et celle de l'Ogooué-Lolo.

Situé au Sud de l'Equateur, ce diocèse était limité au Nord par la région de l'Ogooué-Ivindo; au sud-est, par la République Populaire du Congo et à l'ouest par la région de la Ngounié ⁹¹⁵ .

A sa création, en 1974, le diocèse de Franceville comprenait un peu plus de 100.000 habitants, qui appartenaient aux ethnies diverses comme les Adoumas, les Nzébi… dans la région de l'Ogooué Lolo; les Ndoumou, les Obamba, les Téké les Nzébi, les Kaningui, les Wandji… dans le Haut-Ogooué. Cette diversité ethnique avec une population essentiellement urbaine dans les villes comme Franceville, Moanda (cité du manganèse) et Mounana (cité de l'uranium) rendait quelques peu difficile la poursuite de l'évangélisation dans les langues locales et, au-delà, la pratique de l'inculturation pour enraciner véritablement l'évangile au sein d'une population relativement encore attachée aux cultures, traditions locales et ancestrales.

En 1974, le diocèse de Franceville comptait 44.425 catholiques pour un peu plus de 100.000 habitants et en 1995 63.437 catholiques pour 200.000 habitants. Ce qui fait de ce diocèse le moins catholique du Gabon entre 1974 et 1995 ⁹¹⁶ . A sa création, le nouveau diocèse fut confié à l'abbé Patrice Félicien Makouaka, le 5 octobre 1974.

Source : Album souvenir

L'abbé Makouaka naquit en 1922 à Ngomo Boulango dans l'actuel diocèse de Mouila. Tout jeune, il fréquenta l'école de la mission Notre Dame de Lourdes à Ndenga avant d'aller poursuivre ses études à Libreville à l'école Montfort. Après ses études secondaires au petit séminaire Saint Jean de Libreville, il avait fait sa philosophie et sa théologie au séminaire de Brazzaville et y fut ordonné prêtre le 10 octobre 1954.

Avant d'être nommé évêque en 1974, l'abbé Makouaka avait été professeur au petit séminaire Saint Jean à Libreville de 1955 à 1957, vicaire à Ndendé de 1957 à 1962, professeur au séminaire pour les vocations tardives de Mouila de 1962 à 1963.

Lors de son passage à Mouila il fonda un Centre rural pour les cultivateurs. De 1963 à 1965 il avait servi comme vicaire à Tchibanga avant d'aller poursuivre les études à la Faculté catholique d'Angers en France pendant une année. A son retour au Gabon, en 1966 il occupa successivement les postes de directeur des écoles catholiques dans le diocèse de Mouila puis à l’échelon national à Libreville, à partir de 1968, jusqu'en 1974 quand il fut nommé évêque. Il ne fut sacré que le 12 janvier 1975 par l'archevêque de Libreville Mgr André Fernand Anguilé. Conscient de la lourde tache qui l'attendait, dans ce nouveau diocèse, il avait choisi comme devise: " Seigneur montre moi le chemin" ⁹¹⁷ .

Mgr Makouaka, jusqu'en 1974, bien qu'originaire du diocèse de Mouila, n'avait jamais exercé dans cette zone géographique du diocèse (le Haut Ogooué et l'Ogooué-Lolo). Il avait surtout servi dans la Ngounié et la Nyanga où en dehors du « nzébi » il avait aussi appris à parler « le pounou et l'issango ».. Il s'attela à implanter l'Eglise catholique dans tous les coins du diocèse, avec un clergé missionnaire (les pères du Saint-Esprit et les Clarétains), avec des résultats modestes.

Mgr Makouaka démissionna du poste d'évêque de Franceville en 1996 et il fut remplacé par Mgr Timothé Modibo Nzockéna en 1997. Il est décédé en juin 2000 à Libreville.