Pour s’adresser aux Gabonais, l’Eglise use de deux types de Paroles. « La Parole ordinaire » permanente, c'est-à-dire celle qui lui permettait d’insuffler un esprit évangélique à la société gabonaise. Mais pour répondre à l’exhortation de l’apôtre Jacques, « la foi sans les œuvres est une foi morte 1035 », l’Eglise du Gabon utilise aussi « la parole implicite » pour une foi active et opérante 1036 .
La parole ordinaire concerne surtout l’évangélisation mais aussi la morale chrétienne dans la société. Au regard des citations et des références les Rapports de la Conférence des évêques s’appuient surtout sur la Bible (l’ancien et le nouveau testament), les documents conciliaires de Vatican II, les écrits pontificaux (les encycliques et les exhortations apostoliques.
Ces interventions se manifestent dans les enseignements, les messages, les déclarations, les discours, les appels des évêques – et de leurs collaborateurs, les prêtres, religieux et religieuses - individuellement dans leur diocèse ou dans le cadre de la conférence épiscopale.
Elles sont prolongées et véhiculées par les associations ou groupement de fidèles laïcs (Mouvement de jeunesse et d’adultes, les communautés chrétiennes de base, les catéchistes) en communion avec les évêques et le personnel religieux. La prise de parole des laïcs est donc proclamée sous le contrôle du personnel religieux qui assure une responsabilité, généralement spirituelle, en tant qu’aumôniers dans les groupes de laïcs. L’Eglise du Gabon dispose aussi des moyens de communication (la Radio, la télévision et la presse écrite) pour se faire entendre.
La tribune la plus usitée pour proclamer la parole ordinaire est celle des célébrations eucharistiques. Les homélies pendant les messes permettent aux prêtres d’interpeller les fidèles chrétiens et les hommes de bonne volonté sur tous les problèmes de la société gabonaise, surtout moraux.
L’Eglise occupe une place à part dans le protocole d’Etat, ce qui lui confère une préséance. En effet, pendant la cérémonie de présentation de vœux du nouvel an au président de la République, c’est l’archevêque de Libreville qui conduit la délégation de toutes les confessions religieuses et lit le discours de circonstance 1037 .
Le discours tenu appelle, dans l’ensemble, les chrétiens et les Gabonais à plus de responsabilité, d’engagement et surtout à une vie et à une morale exemplaire 1038 . Cette parole est incitative, même si chez certains chrétiens, comme ceux des communautés de base, elle prend parfois force de loi quitte à entraînerun zèle apostolique incontrôlé (prosélytisme).
La seonde manière dont l’Eglise s’adresse à la société gabonaise relève d’un discours implicite. Elle passe par l’action sociale du personnel religieux et surtout des fidèles laïcs. D’après un Rapport de la Conférence Episcopale, la « Parole implicite » est le désir, pour l’Eglise catholique au Gabon, de prendre en charge les problèmes de la société à travers une intervention à l’endroit des plus nécessiteux par des « œuvres signes » 1039 . Il s’agit concrètement des actes caritatifs, la prise en charge des indigents, et surtout la formation des Gabonais. Elle concerne donc les domaine suivants : la santé, l’éducation, et la justice sociale.
A travers ces deux types de paroles, l’Eglise catholique entend promouvoir une société gabonaise plus humaine entre 1969 et 1995. Depuis 1982, elle insiste spécialement sur les valeurs de la morale chrétienne.
Paroles de la Bible, Lettres de Saint Jacques, Chap.2 verset 17.
DOCATGAB, CEG, Rapport de la session de juin 1985.
C’est un discours officiel prononcé devant le chef de l’Etat. Nous avons pu retrouver certains discours dont le plus ancien à notre disposition est celui de janvier 1983, prononcé par Mgr Anguilé.
DOCATGAB, CEG, Rapport de la session de juin 1985.
DOCATGAB, CEG, Rapport de la session de janvier 1991.