● La morale préconisée par l’Eglise dans la société au Gabon entre 1969 et 1995

Pendant cette période l’Eglise a tenté d’orienter deux types de morale dans la société gabonaise : «lLa morale collective » à travers la défense des droits de l’homme, la réduction des inégalités sociales, la paix et la solidarité et la « morale privée » qui concerne sur les problèmes sexuels et familiaux.

Ces deux types de morale ont été l’objet d’appréciations diverses. A tort ou à raison, les Gabonais ont volontiers distingué, voire opposé ces deux morales. Ils étaient plutôt favorable au discours tenu au titre de la morale collective qui répond depuis la fin des années 1970 aux problèmes nés de la croissance économique. Ils contestent et ont du mal à mettre en pratique le discours tenu au nom de la morale privée bien qu’il remonte à l’arrivée des missionnaires en 1844. La morale individuelle exposée par l’Eglise est dénoncée comme un prolongement de l’Eglise missionnaire, un signe de la volonté de « dictature de l’Eglise » sur les mœurs. A l’inverse le discours sur la morale collective est reçu comme un signe de l’indépendance religieuse et la contribution de l’Eglise à la promotion de la liberté humaine.

Mais les autorités religieuses gabonaises n’ont cessé de mainenir les deux discours, nous dirons même, davantage celui qui traite de « morale privée ». L’Eglise, « experte en humanité » 1040 , considère q’elle possède sur ce qui touche à la conduite de la vie sociale ou familiale une expérience multiséculaire qui l’autorise à faire valoir ses points de vue 1041 .

Notes
1040.

Paul VI, Encyclique Populorum progrssio, cité par les évêques du Gabon. Rapport de la session de juin 1991.

1041.

Vatican II, L’Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes. Cf. aussi DOCATGAB, certains Rapports de la CEG, exemple celui de 1985 et 1991sur l’Eglise et la société.