● Les groupes se réclamant du catholicisme : catholique et catholiques ?

Entre 1969 et 1995, surtout à partir de 1990, la télévision nationale fait la part belle à diverses Eglises catholiques pour qu’elles présentent leur confession et expriment leurs thèses. A Libreville, par exemple, alors que les appellations « prêtres, évêques, sœurs » étaient populairement reconnues à la seule Eglise catholique dont le siège est à Sainte Marie, il y eut plusieurs Eglises qui se présentaient avec des membres portant les mêmes titres. Il y eut même des cérémonies d’ordinations épiscopales dans ces Eglises ¹⁰⁷³ .

Si les membres des églises indépendantes, issus essentiellement du protestantisme, étaient faciles à reconnaître, à cause de leur prosélytisme ¹⁰⁷⁴ , il n’en était pas de même pour ces Eglises catholiques autonomes. La principale confusion reposait sur le fait que tous ont les mêmes vêtements liturgiques, utilisent le latin, et parfois les langues vernaculaires comme langues de cérémonies, et ils accomplissent les mêmes actions sacrées.

Malgré les mises en gardes des autorités catholiques romaines du Gabon, de nombreux chrétiens, surtout des adultes, continuaient de fréquenter ces « églises catholiques » pensant qu’elles étaient en communion avec Rome.

Trois Eglises se réclamant du catholicisme ont semé la confusion dans l’esprit des chrétiens. Deux étaient d’origine étrangère et avaient de très grandes similitudes avec l’Eglise catholique et une troisième église d’origine nationale, avait introduit dans sa liturgie des éléments culturels dans les religions traditionnelles du pays. Ces Eglises dites catholique, en compagnie des Eglises indépendantes entendaient, elles aussi, incarner « le retour du religieux » au Gabon au début des années 1990. Elles profitèrent du fait que la Conférence Nationale sur la démocratie avait rétabli les libertés pour occuper l’espace public.