● Evolution des médias catholiques jusqu’en 1995.

Entre 1969 et 1995, les médias catholiques au Gabon se caractérisent par trois modes d’expression et par des relations parfois tumultueuses avec les médias d’Etat. Les difficultés, dont nous avons fait état dans les lignes précédentes, viennent aussi des conflits entre confessions religieuses.

La presse écrite est la plus récente des expressions dans les médias catholiques au Gabon. Elle est apparue à la fin des années 1970. Elle a débuté avec des initiatives de « bulletins paroissiaux », surtout dans les grands centre urbains. Mais ils n’étaient pas attrayants à cause des difficultés liées à la rentabilité, à la qualité des bulletins, au manque de rédacteur et aux articles proposés. C’était en réalité une presse d’amateurs dont le tirage variait entre 100 et 500 exemplaires. Ce type de presse s’étendait parfois à l’échelle diocésaine, surtout dans l’archidiocèse de Libreville.

Sur le plan national, c’est en 1980 que l’Eglise s’est doté de son premier bulletin de presse écrite. Il s’agit du bulletin « Ilumbi », le Messageren français, produit par le Service National des Medias catholique. Ce Bulletin fut remplacé en 1990, après le rétablissement de la liberté de presse, par un bi-mensuel catholique d’information, «La Lumière».

La diffusion de ce journal était internationale et le tirage dépassait le millier d’exemplaires 1113 . La direction avait été confiée à l’abbé Florent Mboumba Bouassa, responsable des médias catholiques. Ce journal traite des événements propres à l’Eglise du Gabon, de ses relations avec la société. Il constitue entre 1990 et 1996 une mine de renseignements pour les activités de l’Eglise.

En ce qui concerne la presse radio télévisée, jusqu’en 1995, le Service des médias catholiques au Gabon ne possédait pas d’émetteur. Dans ce domaine, les médias catholiques disposaient d’un espace dans les programmes des médias d’Etat, à la radio et à la télévision. Jusqu’en 1990, par exemple, les médias catholiques disposaient sur la radio nationale de deux programmes : l’un de méditation biblique et de retransmission, l’autre de formation et d’information chrétienne. Ces deux programmes totalisaient soixante minutes par semaine. A la télévision les médias catholiques disposaient aussi d’un programme d’une heure environ tous les dimanches, intitulé « Dimanche chrétien » 1114 .

Après une nouvelle répartition en 1990, les médias catholiques conservèrent seulement à la télévision un programme de quarante - cinq minutes tous les quinze jours. Le Service des médias catholiques, dont la revendication était relayée par les évêques, dénonça cette mauvaise répartition du temps d’antenne accordé à l’Eglise à la radio et à la télévision. Les évêques estimaient par exemple que ces émissions dominicales étaient placées à une heure de faible écoute, quand les gens reviennent fatigués du culte, comme si leurs seuls destinataires étaient les vieillards et les malades alités 1115 . Malgré cette perte d’espace liée, d’après les évêques, à l’ignorance par l’Etat du poids réel des confessions religieuses, il y eut une innovation dans les réalisations à la télévision. En effet, l’abbé Fidèle Okoué Ngou, directeur de l’enseignement catholique, en collaboration avec la deuxième chaîne de télévision, lança la première expérience nationale d’une messe télévisée en studio.

Notes
1113.

Nous avons retrouvé certains N° du Journal La Lumière à la documentation de la congrégation du Saint esprit et celle de l’OPM à Lyon

1114.

DOCATGAB, CEG, Rapport des évêques lors de la visite du Pape au Gabon, février 1982.

1115.

DOCATGAB, CEG, Message des évêques du Gabon in Paroles d’Eglise N°4, février 1995.