La présentation du Gabon dans la littérature (ouvrages, articles de presse…) entre 1969 et 1990 se caractérise par des expressions comme « Le petit eldorado d'Afrique, Petit pays mais riches en ressources naturelles, le pays aux énormes potentialités » 1117 . Dans l'ensemble le Gabon était présenté comme un pays riche. Mais cette richesse contrastait surtout avec un sous - peuplement et une population clairsemée à cause de l'insuffisance des naissances 1118 . Aux dires de spécialistes, les potentialités du sous - sol et la faible population pouvaient faire bon ménage et propulser le Gabon dans les rangs des pays véritablement développés. Certains pensèrent même que, le Gabon, dans les années 1970, avait acquis le statut de pays riche, grâce aux rentrées financières issues de la vente du pétrole.
En 1974, par exemple, avec un revenu par tête de près de 4.000 dollars, le Gabon se plaçait, très loin, en tête de tous les pays d'Afrique subsaharienne. A titre de comparaison le revenu annuel d'un malien était de 185 dollars. Même l'Afrique du sud de cette époque avec 2.500 dollars était de loin distancée 1119 . Ce miracle économique reposait sur l’exploitation des ressources naturelles et minières.
Il s’agit d’un inventaire des titres ou des phrases par lesquelles les auteurs présentaient le Gabon. Ces titres et phrases traduisent à juste titre l’idée qu’on se faisait du Gabon pendant les années d’euphorie financière.
Une autre caractéristique du Gabon depuis sa découverte par les Européens au XVè siècle est le sous - peuplement. C’est non sans raison qu’en 1959 les autorités du pays avaient choisi « la maternité allaitante » comme sceau de la République. Malgré une certaine évolution depuis 1960 le Gabon reste tout de même un pays sous - peuplé par rapport à ses voisins. En 1995, par exemple le Cameroun comptait 14 millions d’habitants contre 2,5 millions pour le Congo Brazzaville pour 1,1 millions de Gabonais dont un peu moins de 15% d’étrangers.
DOCOPM, Dossier 347 sur le Gabon, "Le Gabon, une île du sous - peuplement" in journal Le Monde, 1 et 2 avril 1984.