A la mort de Léon Mba, le 28 novembre 1967, Albert Bernard Bongo, âgé seulement de 32 ans, accède à la magistrature suprême le 2 décembre 1967 1194 . Alors qu’on ne connaissait presque pas ou rien de ses convictions religieuses, Albert Bernard Bongo créa « la surprise » en 1973 en se convertissant à l’Islam. L’événement aurait pu passer inaperçue s’il n’avait pas eu un écho retentissant dans la presse.
Cette conversion s’est déroulée alors que l’environnement politique et économique était très particulier dans et hors du pays : le triomphe du parti unique, le mirage du développement économique à cause du choc pétrolier, la débauche d’investissement qui attirait tous les investisseurs du monde entier et l’adhésion du Gabon à l’OPEP. Avant de comprendre les raisons de cette conversion, il importe de revenir sur le passé du Président Bongo du point de vue des convictions religieuses.
Cette succession s’était faite conformément à la constitution. Pour éviter toute surprise, par exemple un événement militaire, le vice président Albert Bernard Bongo avait même prêté serment le 2 décembre, 2 jours avant l’enterrement de Léon Mba, le 4 décembre 1967.