● La conversion de cœur et personnelle à l’Islam en 1973.

Converti à l’Islam en septembre 1973, Albert Bernard Bongo effectua la même année son pèlerinage à La Mecque et il devint El Hadj Omar Bongo. D’après son témoignage, il s’agissait d’un acte volontaire de présence et parce que cette religion lui avait plu. « Les relations avec Dieu sont si complexes, si personnelles que chacun doit suivre la religion de son choix et la pratiquer à sa façon et à son rythme. C’est un strict problème de conscience. » 1204

En se convertissant à l’Islam, Albert Bernard Bongo avait pris le nom d’Omar parce que c’était un révolutionnaire 1205 . Il avait constaté, au fil des ans, dans sa jeunesse et quand il était catholique, que l’organisation de l’Eglise catholique, est comparable à celle de l’armée, avec ses diacres, ses pères, ses évêques.

Cela lui apparaissait incompréhensible. Il s’était donc converti à l’Islam parce qu’il est différent, dit-il, de la religion catholique. « Il n’y a pas tout un réseau d’intermédiaires entre Dieu et les hommes.  1206 »

Vraisemblablement, pour des raisons personnelles, Omar Bongo a rejeté le catholicisme qu’il conçoit comme une religion ayant dévié des principes fondateurs. Il témoigne que les mains jointes les fidèles catholiques qui vont à la messe ne sont pas toujours des mains ouvertes, des mains actives.

« Si les catholiques avaient tenu compte de la mise en garde de l’apôtre Paul : On ne triche pas avec le Dieu vivant, s’ils n’avaient pas tant triché avec l’argent, le pouvoir, le plaisir, ils seraient moins contestés et l’Eglise avec eux.  1207 ». Pour des raisons personnelles, à savoir son option pour les pauvres, il s’était converti à l’Islam.

‘« Le Christ n’a cessé de proclamer sa prédilection pour les pauvres ; paradoxalement, ce sont les riches qui le suivent […] – Le fait que la carte de la chrétienté coïncide de nos jours avec celle des pays nantis – […] on peut se demander si ceux-ci ne confondent pas la foi chrétienne avec la simple euphorie que procure la richesse. 1208  » ’

C’est en ce sens que l’on peut aussi situer la conversion du Président Bongo comme un acte politique et d’opportunité.

Dans son témoignage, il présente un occident chrétien riche, avec ses pays développés et industrialisés, qui dominent le monde loin de la pensée initiale du Christ. On peut alors penser qu’il a choisi l’Islam parce qu’il défend les démunis, et que sa géographie en afriquecorrespond généralement aux pays pauvres, en voie de développement. En somme, par sa conversion, le président Omar Bongo engageait son pays le Gabon dans le camp des pays pauvres, sous domination de l’Occident riche et christianisé

Notes
1204.

Blanc comme nègre, p. 112.

1205.

Blanc comme nègre, p. 116

1206.

Blanc comme nègre,. p. 111.

1207.

Blanc comme nègre, p. 110 et 111.

1208.

Blanc comme nègre. p. 111.