1-Pour des raisons historiques et surtout pour l’évangélisation des Gabonais.

A la lumière du périodique « Paroles d’Eglise ¹⁴³⁰  » du Gabon, trois éléments justifient, d’abord, son engagement dans la vie politique et sociale de ce pays en 1990.

Ces trois éléments reposent d’une manière générale sur l’enseignement de l’Eglise depuis le dernier concile et surtout sur le document « l’Eglise dans le monde ce temps ¹⁴³¹  ». Il apparaît, à la lecture de ces sources, et sur la base des témoignages du clergé gabonais, que l’Eglise catholique du Gabon intervient dans les mutations de ce pays à partir de 1990 parce qu’elle constitue, en elle-même, une société à part entière, distincte de la société gabonaise.

En effet, selon le clergé gabonais l’Eglise du Gabon se caractérise avant tout par « une pluralité de membres, une union de volonté, une unité de fin, une communauté de moyens, une autorité directrice et elle agit dans l’histoire de ce pays » ¹⁴³² . Certes l’objectif de cette Eglise depuis le Père Bessieux en 1844 est l’évangélisation mais les évêques gabonais affirment en 1991 qu’on ne peut la dissocier de la promotion humaine et de la recherche du bien commun d’autant plus que l’Eglise est aussi faites pour les hommes. ¹⁴³³

Cette option des évêques gabonais d’engager l’Eglise dans les mutations politiques et sociales en 1990 s’inspirait de la déclaration faite par tous leurs collègues d’Afrique et de Madagascar en 1984 qui avaient affirmé que : « …évangéliser c’est développer l’homme dans toutes les dimensions de sa vocation de fils de Dieu.  ¹⁴³⁴ » On peut donc considérer que par son engagement dans les mutations de la société gabonaise en 1990, l’Eglise catholique voulait développer l’homme gabonais selon sa vocation divine.