● L’Eglise du Gabon : un engagement en tant que «  Corps mystique du Christ. »

En tant que « corps mystique », l’Eglise du Gabon affirme qu’elle s’engage dans la société gabonaise au nom de la mission reçue du Christ son divin maître. En effet, d’après le Pape Paul VI, l’Eglise est « Experte en humanité » 1452 . Celle du Gabon se veut experte dans la connaissance de l’homme gabonais, « par son expérience multiséculaire et par la révélation éclairante du mystère de l’Homme, dont elle est dépositaire ».

L’Eglise du Gabon s’engagea particulièrement parce qu’elle est habilitée à étendre son œuvre « aux divers domaines où les hommes et les femmes déploient leur activité à la recherche du bonheur, toujours relatifs qui est possible…  1453 ». Le clergé, dans son ensemble, affirme que l’Eglise ne pouvait demeurer indifférente à la situation sociale et politique délicate du pays durant ces années, quitte à y contribuer silencieusement et à « laisser en pâturage » le peuple de Dieu qui est au Gabon. En paraphrasant Jean Paul II, les évêques déclarèrent que l’Eglise du Gabon avait « …une Parole à dire sur la nature, les conditions, les exigences, les fins du développement authentique et les obstacles 1454  » qui pouvaient entraver la mise en place de la démocratie au Gabon.

La hiérarchie catholique du Gabon prit tout de même soin d’avertir le peuple gabonais dans son ensemble qu’elle n’entendait pas proposer « un modèle de société type et systématique ». Pour les évêques du Gabon, la Parole de l’Eglise était « un éclairage pour trouver les voies et les moyens qui permettent un développement intégral dans le respect des droits fondamentaux de la personne 1455 »

Les interventions de l’Eglise catholique dans les mutations démocratiques de 1990 étaient indicatives, non seulement pour les chrétiens mais aussi pour toutes les Gabonais de bonne volonté. Tout en respectant leur option politique et leur condition sociale, l’Eglise du Gabon engagea tous les Gabonais à respecter et promouvoir en toutes circonstances les valeurs morales chrétiennes.

Aux raisons historiques et évangéliques évoquées ci-avant, nous pouvons également ajouter les facteurs doctrinaux liés à l’enseignement de l’Eglise catholique romaine en générale dans la société.

Notes
1452.

DOCATGAB, Rapport de la CEG, in Paroles d’Eglise, juin 1991. Cf. Paul VI, Encyclique, Populorum Progresio, N° 13, 1967

1453.

Jean Paul II, Encyclique Sollicitudo Rei Socialis,, février 1988

1454.

Jean Paul II, Encyclique Sollicitudo Rei Socialis, Id. & Ibid.

1455.

DOCATGAB, Rapport de la CEG, in Paroles d’Eglise juin 1991.