● L’enseignement catholique

Né au même moment que le début de l’évangélisation, en 1845, l’enseignement catholique contribue et favorise l’émergence d’une communauté intellectuelle. Elle fut une source d’émancipation des jeunes vis-à-vis de la tutelle des anciens et de la jeune fille face au jeune homme et aux anciens. Bien qu’inégal et peu performant, l’enseignement catholique permet au Gabonais de découvrir l’universalité selon le modèle français car les missionnaires qui assurent cet enseignement sont français.

Après une certaine résistance de l’œuvre latiniste, destinée surtout à la formation d’un clergé indigène, cet enseignement est assuré uniquement en français après la première guerre mondiale. Cet enseignement conduit le Gabonais de découvrir la culture française à travers des programmes élaborés en métropole.

L’Eglise profite de l’enseignement pour enseigner sa doctrine, sa morale. Elle propose une morale chrétienne loin des réalités locales. Une morale qui s’appuie sur l’universalité, sur les idées de la République autours des Droits de l’Homme, sur le rêve d’un monde libéral juste et fraternel sans oppresseurs. La conséquence fondamentale de cet enseignement est le déracinement culturel des Gabonais malgré une tentative de retour aux sources et la recherche de l’authenticité après les indépendances en 1960. Dans tous les cas l’enseignement catholique reste un fondement d’une identité nationale au Gabon.