Le couple religion et politique : perspectives

La rencontre de la religion et politique au Gabon suppose selon nous la coopération de l’Etat et des confessions religieuses. Mais la réflexion ne doit pas se limiter, comme c’est généralement le cas, à la sempiternelle histoire des relations entre les appareils politiques et les hiérarchies confessionnelles.

Ce couple doit s’appuyer sur la psychologie et la sociologie religieuse des Gabonais. Il ne doit pas faire l’économie d’une analyse de la question religieuse qui a tenu une grande place dans l’histoire politique. Il doit tenir compte des différents niveaux de relations  entre les deux sphères : au sommet organiser les rapports entre les responsables et les intellectuels des deux domaines ; à un niveau intermédiaire prendre au sérieux la société civile, ses manières de se référer à la religion et à la politique ; à la base s’inspirer des convictions et des aspirations des Gabonais, qui sont à la fois citoyens et adhérents à des religions.

L’absence d’une reflexion véritable sur les relations entre religion et politique au Gabon pourrait conduire à la longue à une histoire conflictuelle avec des rapports trop souvent détestables. La religion peut au contraire exercer une influence positive à travers la société civile. Elle est suscepetible de veiller à ce que la loi civile s’inspire de valeurs culturelles locales et s’applique selon la loi morale. Les politiques de leur côté doivent savoir que le donné religieux ne peut pas être exclu du Gabon car il vient du fond des âges. S’il semble moins présent aujourd’hui, en partie à cause de l’application d’une laïcité d’importation, il demeure une composante nécessaire à la construction nationale et s’inscrit dans une longue durée.