1.4. Le mythe et l'utopie.

Dans un travail récent, Françoise Dartois-Lapeyre développe l'idée qu'il y a une dimension utopique de la pastorale 3 . Elle définit celle-ci de façon plus restrictive que nous, comme le résultat « de l'adaptation à l'opéra français d'œuvres dramatiques italo-espagnoles » 4 .

Ceci dit, l'analyse qu'elle propose est proche de la nôtre dans la mesure où elle pense que l'utopie est une forme particulière de mythe qui a pris figure arcadienne dans l'histoire de notre civilisation 5 . La pastorale, observe Françoise Dartois-Lapeyre, « est localisée dans un pays sans lieu, dans un monde fermé et difficilement accessible » 6 .

C'est bien l'idée d'un paradis terrestre qui est un paradis perdu que l'on voudrait retrouver dans la terra incognita de l'u-topos. La pastorale est une desreprésentations figurées d'un mythe au service d’une utopie dans laquelle, nous allons y venir, vient se blottir le sujet humain et son désir régressif. « A l'écart du monde réel, comme l'utopie, la pastorale recrée donc un paradis terrestre, situé dans un passé lointain et indéfini » 7 .

Notes
3.

DARTOIS-LAPEYRE, Françoise, « Dimension utopique de la pastorale », Dix-huitième siècle, n°35, 2003, p.467/486.

4.

, Ibid, p.467.

5.

Cette approche est présentée de façon détaillée (mais dans un tout autre contexte d’apparition) dans FUSTIER, Paul, Le travail d'équipe en institution, Paris, Dunod, 1999, p.7/75.

6.

DARTOIS-LAPEYRE, op. cit. p.469.

7.

Ibid p.480.