1.7.2. Le retour « vacancier » en zone rurale.

De nos jours, et depuis plusieurs décennies, on observe que certaines familles citadines réalisent, depuis deux générations, parfois plus, un retour dans le village dans lequel le grand-père ou l'arrière-grand-père exerçait autrefois son métier de paysan.

Une famille fait retour. Elle restaure la ferme familiale ou construit une villa qui pourrait alors s'appeler « Ma fermette ». Sur le devant pourrait être postée une antique charrue ou une charrette traditionnelle, mais elle servira de cadre ou de support à un massif de fleurs. A l'intérieur, un joug de bœuf cloué au mur, mais il s'est fait portemanteau, deux moyeux ou deux petits tonneaux mais ils se retrouvent lampes de chevet, et une grande roue est devenue lustre. Certains, parmi les jeunes adultes, pourraient bien jouer de la vielle à roue, mais celle-ci serait électrifiée et les airs paysans interprétés façon rock.

Les objets paysans sont là, rappelés par la mémoire, mais ils ont perdu le sens ou plutôt leur sens, ils sont mais ils ne sont plus ce qu'ils sont ; ils occupent une place importante mais qui ne saurait être leur place dans la réalité de la ruralité.

Le lecteur comprendra qu'il ne s'agit pas d'un simple amusement, mais de la recherche d'un passé paysan mythifié à travers ces objets anciens qui font fortune chez les brocanteurs. Ainsi se marque la force du lien identificatoire inter-générationnel. Je suis de lignée paysanne, relié à l'ancêtre, mais je ne suis pas pour autant paysan.