Naturel, simplicité, naïveté... Ce premier ensemble de mots qualifie ce que nous appelons le répertoire arcadien qui doit nous « chatouiller les oreilles » si l'on en croit Grandval 1 . Et ce dernier précise sa pensée : « Une Musique doit être naturelle, expressive et harmonieuse. Premièrement naturelle et plutôt simple, car la simplicité est la première marque du naturel [souligné par nous]. En second lieu, expressive. En troisième lieu, harmonieuse » 2 . La définition que Rousseau 3 donne du Naturel va dans le même sens : « On dit qu'un Chant est Naturel quand il est aisé, doux, gracieux, facile : qu'une Harmonie est Naturelle quand elle a peu de Renversements, de dissonances ».
Bollioud de Mermet se montre nostalgique de cet heureux temps d'avant la musique « moderne » ; « Le genre diatonique n'est plus supportable ; trop conforme à la nature, il cause des nausées à nos musiciens modernes : il faut l'assaisonner de dissonances et on ne l'épargne pas » 4 . Rappelons que cette simplicité et cette spontanéité revendiquée permettent à des aristocrates musicalement peu formés, de pratiquer la musique.
GRANDVAL, Nicolas Ragot de, Essai sur le bon goût en musique, Paris, 1732. Fac simile : Genève, Minkoff, 1992, p.10.
Ibid, p.18.
ROUSSEAU, Jean Jacques, op. cit. art. « Naturel ».
BOLLIOUD de MERMET, De la corruption du goûst dans la musique française, Lyon, 1746, p.18. Fac simile : Genève, Minkoff, 1991.