2.4.3. Du côté des interprètes

A propos des chanteurs, Bacilly, citant ses détracteurs pour mieux les combattre, écrivait dans la dernière partie du dix-septième siècle : « Je ne doute point que l'on ne dise que le chant ne s'apprend point par les livres… Que ceux qui ont le Goût bon savent assez la quantité des syllabes sans Règles lesquelles sont même souvent imaginaires ; Que ces Règles ne font que gêner les Esprits qui seront désormais contraints de s'attaquer à des longues et des brèves pour quitter les belles Pensées et les belles expressions… » 6 . En quelque sorte, Bacilly voudrait bien convaincre que le savoir est utile et que le goût ne saurait être l'alibi de l'ignorance. Ragot de Grandval insiste aussi sur l'importance du travail : « La nature n'est pas si aisée à exprimer qu'on croit. Combien d'art pour y rentrer ! Combien de temps, de règles, d'attention, de travail pour chanter comme on parle ! » 1 ..

Notes
6.

BACILLY, Bénigne de, L'art de bien chanter, Paris, 1679. Fac simile : Genève, Minkoff, 1974, p.4.

1.

GRANDVAL, Nicolas Ragot de, Essai sur le bon goût en musique, Paris, 1732. Fac simile : Genève, Minkoff, 1992, p.28.