2.6.6.3. Les écrits postérieurs.

Catherine Kintzler exprime clairement ce qu'il advient des positions de Rousseau. Il reproche à la musique française son aspect conventionnel, cette manière, caractéristique de l'opéra, d'évoquer sur une scène les héros et les dieux, un souci du sublime avant toute chose… « Non, ce qu'il faut, ce sont des personnages vraisemblables, des héros modestes ressemblant à ceux qui sont assemblés dans la salle. Ne faites plus chanter des dieux et des lutins, faites parler des maîtres, des valets, des courtisanes, des bourgeois, des soubrettes : faites-les aimer, se haïr, se trahir, se disputer, faites-les vivre » 1 . La musique italienne y parviendrait, pas la musique française.

Citons la fameuse conclusion de la Lettre sur la musique française : « D'où je conclus que les Français n'ont point de musique et n'en peuvent avoir ; ou que si jamais ils en ont une, ce sera tant pis pour eux » 2 . Rappelons l'envolée lyrique qui termine l'article Génie du Dictionnaire : « Mais si les charmes de ce grand Art te laissent tranquille, si tu n'as ni délire ni ravissement, si tu ne trouves que beau ce qui transporte; oses-tu demander ce qu'est le Génie ? Homme vulgaire, ne profane point ce nom sublime. Que t'importerait de le connaître ? Tu ne saurais le sentir ; fais de la Musique Française » 3 .

Notes
1.

KINTZLER, Catherine, Préface, Jean Jacques Rousseau, Ecrits sur la musique, Paris, Stock, 1975, p. XLIX.

2.

ROUSSEAU, Jean Jacques, Lettre sur la Musique Française, 1753, Œuvres complètes, Tome V, Paris, La Pléiade, 1995, p.328.

3.

ROUSSEAU, Jean Jacques, Dictionnaire de musique, Paris, 1768. Fac simile : Genève, Minkoff, 1998, art. « Génie ».