4.2.2. L'apport de l'iconographie

Maillard 3 commente l'existence de ces représentations cocasses de mannequins qui, depuis le début du règne de Louis XIII, symbolisent les différents arts ; il nous présente alors le dessin d'un personnage totalement fantaisiste dirigeant des musiciens campagnards lors d'un spectacle de ballet datant de 1625 ; ce personnage porte une robe hérissée de luths, un triangle pendu à son oreille gauche et une vielle à titre de chapeau. Maillard en tire argument pour signaler que la vielle est aussi un instrument joyeux, fait pour divertir en milieu villageois.

Pour en rester à l'iconographie, tout le monde garde présent à l'esprit ces scènes campagnardes, signées Jérôme Bosch, dans lesquelles on peut voir une vielle à roue, mais leur aspect fantastique ne permet pas de les considérer comme des témoignages fiables. Ce n'est pas le cas de la Vue d'Anvers ; cette gravure de Jacques Le Bas, d'après une œuvre de David Tenniers datant de la fin du XVIIe siècle, semble plus réaliste et représenter de véritables villageois en fête et non des caricatures ou des aristocrates déguisés. Ils dansent sur la musique d'un joueur de vielle juché sur une estrade et vêtu comme un bourgeois, thème fréquent dans l'œuvre de Tenniers.

Notes
3.

MAILLARD, Jean-Christophe, « La vielle en France au XVIIe etXVIIIe siècle », Vielle à roue, territoires illimités (sous la direction de Pierre Imbert), Saint Jouin de Milly, FAMDT éditions, 1996, p.15.