La musette ainsi que la cornemuse font partie de la résurgence arcadienne. « La cornemuse [est un] instrument de prédilection des bergers selon une tradition qui remonte à l'Antiquité »…nous dit Mersenne qui prétend aussi, dans l'Harmonie universelle, que c'est l'instrument joué par les bergers lors de la nativité de J.C. 1 . Sous le règne de Louis XV, la vielle à roue se joindra à cet instrument à vent, pour participer, elle aussi, mais avec un certain retard, au mythe pastoral. Comme le dit la chanson :
‘Comme la vielle en nos hameauxSignalons qu'Ancelet confirme de façon ironique que ces instruments participent à la construction du mythe; La musette « est consacrée aux fêtes champêtres, et en couleur de rose, ainsi que la Vielle, elle ne sort jamais des tons C Sol Ut, et de G Ré Sol : cette persévérance ne serait-elle point l'image de la constance des bergers ? » 3 .
Dans le registre iconographique, mentionnons enfin l'œuvre de Frans Floris qui représente une vielle à roue avec des éclisses sur lesquelles est inscrit le nom « Orphée ».
Cité par MAILLARD, Jean-Christophe, L'esprit pastoral et populaire dans la musique française baroque pour instruments à vent, 1660-1760, Thèse de doctorat de troisième cycle, Université Paris IV, 1987, p.42.
Manuscrit anonyme, Divertissement en cantatille entremélé de pièces de simphonye pour deux voix égales et deux vielles dédié à l'amitié, Paris, BNF, Ms. Ars.6796, R.48207.
ANCELET, Observation sur la musique, cité parBROCKER, Marianne, Die Drehleier, 2 vol., Bonn, Bad Godesberg, 1977, p.320.