Pour rendre compte de cette situation, la relation du joueur et de « sa » vielle est fréquemment comparée à un lien amoureux exclusif, parfois caractérisé par un enfermement bienheureux dans un univers où interprète et instrument sont « seuls au monde » dans ce bain sonore particulier que l'on doit aux bourdons.
Hugues Lapaire évoque, dans un de ses contes proche de la comédie de boulevard, une situation qui fleure bon la rivalité entre objets d'amour :
‘« Pour être libre d'acheter une vielle à sa fantaisie, Bousset ne vit qu'un moyen : se marier. A vingt ans, il était muni d'une vielle et d'une femme, mais comme la seconde n'était que la conséquence de la première, il ne faut pas s'étonner s'il s'accordait mieux avec l'une qu'avec l'autre. La nuit, si quelque nouvel air lui trottait en tête, il se levait et faisait ronfler sa vielle au grand ennui de sa moitié » 1 . ’LAPAIRE, Hugues, Vielles et cornemuses, Moulins, 1901.