11.1. Les corps de vielle baroque

11.1.1. Une vielle trapézoïdale

Une première forme de vielle semble naître au XVIe siècle et se répandre au XVIIe siècle mais surtout au début du XVIIIe siècle entre les mains des personnes de qualité, si l'on en croit l'iconographie et notamment les tableaux de Watteau réalisés entre 1710 et 1720.

On l'appelle généralement trapézoïdale. Suzann Palmer lui attribue, dans sa nomenclature, le numéro 4 et en propose une description relativement précise 1 , notant sa forme approximativement rectangulaire ou trapézoïdale, la présence de colonnes reliant de façon symétrique l'avant de la caisse et la boîte des chevilles. Cette vielle, souvent dotée de rosaces, peut être diatonique ou chromatique et on relève généralement sur la table des traces de l'existence d'un chevalet mobile.

Dans le plus grand nombre de cas, la vielle dite trapézoïdale possédait trois chanterelles, que Robert Green pense accordées en à vide 2 . A l’appui de sa thèse, il relève en effet que le divertissement de Mouret Le philosophe trompé comporte une scène finale intégrant un air de vielle qui semble écrit pour cet instrument et se joue en tonalité de La.

Notes
1.

Ibid, p.24.

2.

GREEN, Robert A., The hurdy-gurdy in eighteenth century France, Indianapolis, Publications of the Early Music Institute, 1995, p.6/7.