Rajoutées à l'instrument baroque au moment où les violes sont encore prestigieuses, les cordes sympathiques participent au travail d'anoblissement de la vielle contre l'anti-modèle de l'instrument mendiant. De plus, elles enrichissent les sonorités. Ce sont « des cordes de laiton, ce qui produit un assez bel effet », pense Boüin 2 , dont nous reproduisons les indications :
Pour une vielle en corps de luth six cordes sympathiques sont utilisées :
‘ « Les deux premières qui sont les deux plus fines s'accordent à l'unisson des chanterelles (sol).Pour une vielle en corps de guitare quatre cordes sympathiques seulement seraient utilisées 4
‘« Les deux premières qui sont les deux plus fines s'accordent à l'unisson des chanterelles (do)De son côté, Charles Bâton 2 attribue aussi à sa « nouvelle vielle » des cordes sympathiques, mais se plaint des « vibrations dissonantes avec l'accord permanent » qu'elles produisent sur les anciennes vielles. Il critique les grosses cordes de laiton qui introduisent des « frémissements qui caractérisent à l'oreille un son de cuivre », d'où l'emploi de cordes filées qu'il recommande vivement. Là encore, comme lorsqu'il s'agit de proposer une corde chanterelle faisant sonner un ré à vide, l'auteur recherche le brillant qui doit caractériser les sonorités de la vielle : « l'avantage que l'on retire de ce timbre est de rendre l'instrument plus brillant ».
BOÜIN, François, La vielleuse habile ou nouvelle méthode courte, très facile et très sure pour apprendre à jouer de la vielle, Paris, 1761, p.5.
Ibid, p.15.
Notons toutefois que de nombreuses vielles baroques de la forme guitare ont été montées avec six cordes sympathiques et non pas quatre.
BOUÏN, op. cit. p.15.
BATON, op. cit. p.155 et 156.