On se souvient que les descriptions du chevalet mobile dans la trompette marine occupent une place importante dans les ouvrages de Mersenne et de Prin.
Ce n'est pas le cas dans les méthodes pour vielle, sauf en ce qui concerne Boüin qui en propose une description rapide mais claire :
‘« On appelle trompette la corde qui est posée sur un petit chevalet, à laquelle est attachée une autre petite corde très fine qui répond à une petite cheville que l'on tourne plus ou moins, selon que l'on veut faire battre la trompette ». Plus loin, Boüin se reprend en indiquant que ce n'est pas la trompette qui bat mais le chevalet mobile qu'il appelle chevalet de trompette et qui doit « battre comme il faut » 2 .’Il est un peu étrange que Boüin, seul auteur à présenter de façon précise le jeu du chevalet mobile, rende, en 1761dans sa méthode, un hommage appuyé à Bâton dont le texte extrémiste lui était certainement connu puisqu'il date de 1752.
Michel Corrette écrit de son côté : « La corde trompette est posée sur un petit chevalet mobile qui lui fait imiter le nom qu'elle porte, en serrant plus ou moins fort la petite corde qui tient à ce chevalet, dont la cheville est sur la queue de la vielle » 1 .
A part ces deux descriptions, les auteurs de méthode sont muets quant à « l'anatomie » du mécanisme physique qui déclenche le tapement du chevalet sur la table, alors qu'ils consacrent de nombreuses pages à l'utilisation du coup de poignet dont il nous faut maintenant parler.
BOÜIN, op. cit. p.19.
CORRETTE, Michel, La belle vielleuse, Méthode pour apprendre facilement à jouer de la vielle, Paris, 1783, p.3.