Le système chevalet mobile/trompette devient, en musique baroque, un système d'articulation analogue au coup de langue des instruments à vent et au coup d'archet des instruments à cordes, c'est à dire un procédé que l'on utilisera pour jouer les notes ou certaines notes, détachées, principalement dans les airs rapides ou vifs. Nous l'appelons alors jeu trompette ou trompette. A l'accompagnement en continu du mouvement de la roue produisant un grésillement lui-même continu, se substitue une frappe « sèche » de la manivelle ; Boüin le dit clairement : il faut « un chevalet de trompette qui bat comme il faut, c'est à dire nettement » 1 .
Au résultat on peut rencontrer quatre cas de figure 2 :
-Un jeu trompette systématique, joué sèchement pour détacher toutes les notes d'une mélodie ou d'une phrase musicale, tout en respectant le phrasé. Ce cas de figure est proche de la technique utilisée sur la vielle en musique traditionnelle.
-Un jeu trompette qui marque les temps forts de la mélodie et seulement ceux-ci.
-Un jeu trompette de fantaisie, selon l'expression de Dupuits, qui est donné « selon le goût », au gré de la sensibilité de l'interprète.
-Aucun jeu trompette pendant une phrase musicale ou pendant la totalité d'une pièce, par exemple s'il s'agit d'un air tendre, d'un mouvement lent ou, à titre d'option, d'un morceau vif écrit en mineur.
BOÜIN, op. cit. p.19.
FUSTIER, Paul, Pratique de la vielle à roue. Epoque baroque, Béziers,Editions de la société de musicologie de Languedoc, 2002. 2ème édition : Bron, Vielle baroque, 2006, p.33.