17.3.2. L'avertissement de Dupuits.

Un texte déjà cité de Dupuits 2 nous donne des indications tout à fait fondamentales. Ce texte, extrait d'une présentation par l'auteur de sonates pour vielle et clavecin, a pour objet de permettre un dialogue entre les deux instruments en évitant que la puissance sonore globale de la vielle interdise que l'on entende le clavecin.

Dupuits recommande d'agir, de façon concomitante de plusieurs manières, prenant en compte la lutherie, les réglages et le jeu de l'instrument. Il propose :

1) « Que la Vielle, si elle est construite en corps de Luth soit petite et beaucoup adoucie, si elle est en corps de Guitare qu'elle n'ait pas plus de jeu que ces anciennes Guitares ».

2) « Que les cordes portent légèrement et également sur la roue ».

3) « Que les chanterelles [soient] plus grosses que la trompette sans porter davantage ».

4) De « ne détacher les notes que des doigts et non par des coups de poignet perpétuels, si ce n'est celles qui semblent l'exiger absolument comme le début d'une pièce, les commencements et les fins de chaque reprise ».

Mais le problème n'est pas seulement de trouver un équilibre entre différents instruments de musique. Il concerne aussi la vielle en tant que telle. Instrument de dessus mais composite, elle se doit de donner à entendre un chant qui ne soit couvert ni par les vibrations du chevalet mobile ni par les bourdons qui constituent une basse sommaire. Les conseils de Dupuits gardent toute leur valeur pour l'interprète d'aujourd'hui.

Notes
2.

DUPUITS, Baptiste, Avertissement concernant les sonates écrites par l'auteur pour un clavecin et une vielle, Paris, 1741.