18.3. Les formations qui « conviennent » à la vielle.

Tableau 4
Dates solo duo 1+bc 2+bc 3+bc
1716/1725 0 0 1 0 0
1726/1735 1 19 16 9 11
1736/1745 2 26 18 5 8
1746/1755 0 12 6 1 0
1756/17 65 0 2 1 0 0
totaux 3 57 41 15 19

De la liste d'ouvrages présentée par Robert Green, nous pouvons retirer un premier type d'informations, à partir d'un échantillon comprenant alors 135 publications utilisables pour notre propos.

Le tableau 4 montre que la vielle se joue principalement, dans 57 cas (soit 43%), en duo sans basse (avec une autre vielle ou un autre instrument de dessus), secondairement, dans 41 cas (soit 30,4%), comme seul instrument de dessus avec une basse continue, troisièmement, dans 19 cas (soit 13,8%) avec deux autres dessus et une basse continue (elle joue alors généralement la première voix accompagnée de deux violons), quatrièmement, dans 15 cas, (soit 10,9%) à l'intérieur d'une formation comprenant un autre dessus (ou une autre vielle) et une basse continue.

Dans 3 cas seulement, la publication transcrit seulement une mélodie sous forme monodique. Ce chiffre est négligeable ; on notera toutefois qu'il n'est pas en accord avec un autre inventaireétabli par Robert Green et portant sur les publications signalées au XVIIIe siècle mais qui, pour l'instant, restent introuvables. Notre auteur décompte 45 publications de ce type dont 7 (soit 15,6%) sont notées comme solo 1 . On remarquera aussi que si nous avions pris en compte les manuscrits, nous aurions évidemment trouvé un nombre conséquent d'airs présentés pour vielle seule puisque ces deniers sont généralement de la plume de maîtres de musique, transcrivant un certain nombre d’airs que leurs élèves pourront exécuter sur la vielle.

Rappelons enfin que les pièces écrites pour vielle et basse continue peuvent être jouées par l'instrument soliste, sans basse continue, ce que les auteurs indiquent explicitement dans certains cas, la vielle pouvant se suffire à elle-même.

Pour être complet, signalons aussi, dans l’inventaire établi par R. Green, la présence de deux œuvres en trio sans basse continue, toutes deux écrites par Naudot.

Nous avons aussi essayé de voir si les formations évoluent avec le temps (consulter à le graphique 4 qui utilise des regroupements de 10 ans et le graphique 5 qui utilise des regroupements de 2 ans). Le répertoire de la vielle, après avoir adhéré à la musique champêtre, aurait pu s'en détacher progressivement pour devenir plus savant ou plus italianisant, ce qui aurait pu se traduire par une évolution des formations prévues pour jouer la vielle. Apparemment, il n'en est rien, elles sont restées stables.

Tout se passe comme si, dès 1725 ou1730, coexistaient les mêmes formations en proportions identiques, alors que l'on aurait pu penser que le modèle « dessus avec basse continue » de la sonate allait l'emporter sur le modèle duo qui est fréquemment utilisé pour évoquer le champêtre.

Graphique 4
Graphique 4
Graphique 5
Graphique 5
Notes
1.

GREEN, Robert, A, The hurdy-gurdy in eighteenth century France, Indianapolis, Publications of the Early Music Institute, 1995, p.96/98.