On date généralement cette méthode de 1761. Elle est divisée en trois parties, selon un schéma fréquent.
Il y a d'abord une première partie consacrée au solfège élémentaire (douze pages). On voit alors que le lecteur supposé de Boüin est tout à fait débutant et devra même apprendre « à connaître les notes par leur nom, savoir leurs marches, connaître leurs différentes figures et savoir leurs diverses valeurs » 1 .
La deuxième partie proprement dite est consacrée à la méthode pour vielle. Elle est très complète, beaucoup plus sophistiquée que la première partie consacrée au solfège ne le laisserait supposer. Il est vrai que Boüin emprunte à Dupuits une bonne partie de son écrit. Remarquons aussi, dans le corps du texte, la présence de nombreuses phrases musicales illustrant les propos de l'auteur.
A la fin de cette deuxième partie, Boüin montre des préoccupations très concrètes de pédagogue ou d'instrumentiste ; il écrit alors des sous-chapitres successifs intitulés Du chevalet de trompette, Du Coton, De la colophane, De la prêle, Du soin de la vielle, Du choix et du prix d'une bonne vielle 2 . Dans ces paragraphes foisonnent les remarques de bon sens et les conseils pratiques : avoir plusieurs cordes dans son étui de vielle au cas où l'une se casserait, utiliser du coton « de l'épaisseur environ d'une toile d'araignée », mettre la colophane « dans une petite boite où il y a un morceau de velours », mettre sa vielle dans son lit, le matin, pour éviter les méfaits de l'humidité…
BOÜIN, op. cit. p.1.
Ibid p.19/20.