Cette musette (qui commence au milieu de la première ligne), n'est pas de Boüin, on la trouve sous la plume de Rameau, dans ses pièces de clavecin de 1724 et dans les Fêtes d’Hébé (1739). Elleest caractéristique du style champêtre.
La mélodie est très simple, divisée en trois parties de huit mesures chacune, elle est construite en rondeau, sur le modèle aa', bb', aa' cc' aa', avec des fins de phrase alternant l' « ouvert » (couplets) et le « fermé » (refrain). .
Elle est proposée par Boüin sur un mode champêtre et non rustique. Elle a en effet des caractéristiques qui dénotent très clairement le travail de baroquisation :
- Quinze agréments notés sous forme de croix indiquant à l'interprète les endroits où il lui faudra agrémenter (la croix ayant alors probablement un sens générique et ne désignant pas exclusivement le tremblement 1 ).
- Parmi ceux-ci, sont explicitement désignées les cadences appuyées, cadence (« qui se font [selon Boüin] en supposant une note au dessus de celle qu'on doit cadencer. S'il s'en trouve une on la répète une seconde fois et on laisse le doigt dessus une partie de la valeur de la note sur laquelle cette cadence est marquée. Elle se pratique dans les finales et très souvent dans les pièces de sentiment »).
-.Cinq coulades et coulés de tierce.
- De nombreuses indications de jeu louré.
- Une astérisque apparaissant 3 fois, ce qui indique qu'il faut enfler le son. Cette procédure est empruntée par Boüin à Dupuits.
Page 34 de la méthode de Boüin
FUSTIER, Paul, Pratique de la vielle à roue. Epoque baroque, Béziers,Editions de la société de musicologie de Languedoc, 2002. 2ème édition : Bron, Vielle baroque, 2006, p.25.