19.7.2.1. La Furstemberg 2 . Nous avons précédemment présenté la version que Corrette donne de cette pièce dans sa méthode pour vielle intitulée La belle vielleuse. La transcription incluse dans la méthode pour flûte est plus sommaire. Elle consiste seulement dans l'exposé du thème, tout à fait à l'identique, y compris en ce qui concerne les tremblements, et sans variations surajoutées (alors qu'il y en a deux dans La belle vielleuse); la transcription ne propose pas non plus de basse continue comme dans la méthode pour vielle, mais, en revanche, une deuxième voix de dessus.
19.7.2.2. Comme l'amour soyons Enfants 3 . La comparaison entre les deux textes musicaux amène à des commentaires identiques : présentation semblable du thème, absence de variations (il y en a 2 dans La belle vielleuse, p.42), absence de basse continue (mais sans deuxième voix de dessus surajoutée).
197.2.3. Marche du Huron (Grétry) 1 . Corrette ne propose pas de variations. Il remplace la basse continue présente dans la méthode pour vielle par une formule en duo. L'exposé du thème est effectué de façon identique, à l'exception d'un fa grave (méthode pour flûte), remplacé par un la (méthode pour vielle, p.26) ; voilà qui montre que l'auteur respecte les limites de l'ambitus la vielle qui ne descend pas au dessous du sol.
19.7.2.4. Non Colette n'est point trompeuse 2 . L'exposé du thème reste identique à une différence près : la version pour vielle (p.29) est en deux phrases sans reprises, la version pour flûte propose la deuxième phrase avec Da Capo, ce qui nécessite l'ajout de 2 mesures supplémentaires pour permettre l'enchaînement. L'air est présenté comme solo dans la méthode pour flûte, avec basse continue dans la méthode pour vielle.
19.7.2.5 3 . On dit qu'à quinze ans on plaie, on s'aime on se marie. Même exposé de la mélodie, écrite en Do dans les deux cas, elle se termine par un do dans la méthode pour flûte, mais par un ré dans la méthode pour vielle (P. 28), qui suppose donc un Da Capo.
Comme ailleurs, Corrette choisit d'introduire un deuxième dessus dans la méthode pour flûte et une basse continue dans la méthode pour vielle.
19.7.2.6. Menuet de Mr Handel 4 . Contrairement auxautres pièces qui succèdent au texte de la méthode pour chacun des deux traités, ce menuet est, dans les deux cas, intégré, à titre d'exemple ayant une fonction pédagogique, dans le corps des deux méthodes. Il est écrit en Sol dans la méthode pour flûte ce qui suppose des notes trop basses pour être jouées sur la vielle ; il est donc transposé en Do dans la méthode pour vielle (p.7). La mélodie est identique dans les deux cas, mais on remarque, pour ce qui est de l'agrémentation, 7 indications de flattements présentes dans la méthode pour flûte et absentes de la méthode pour vielle. Cela devrait nous conforter dans l'idée que le flattement n'est pas un agrément que le joueur de vielle réalise quand bien même il est d'exécution aisée sur cet instrument ; il n'est en effet pris en compte dans aucune des méthodes écrites pour vielle 5 et, à notre connaissance, il est absent des partitions d'œuvres spécifiquement réalisées pour cet instrument.
De cette revue des pièces musicales communes aux deux méthodes, nous retiendrons que Michel Corrette choisit, pour les deux instruments, des mélodies connues, faciles d'exécution, qu'il ornemente assez peu. Probablement par souci pédagogique, il cherche des œuvres accessibles aux débutants. Cependant, il introduit des variations dans deux pièces (La Furstemberg et Comme l'amour soyons Enfants) mais uniquement en ce qui concerne la méthode pour vielle. Cet appel à un procédé de musique savante montrerait peut-être que, dans l'esprit de Corrette, la vielle peut jouer un répertoire complexe et pas uniquement des mélodies populaires ou popularisées, (alors que la flûte y serait moins à l'aise ?).
Terminons en indiquant que la méthode pour vielle intègre cinq Noëls, alors que la méthode pour flûte n'en compte aucun. On sait par ailleurs que la vielle fut choisie, justement pour jouer des Noëls, lors des séances au Concert Spirituel, où s’exécute, au moins à l'origine, de la musique religieuse.
Pour effectuer commodément le croisement entre les deux méthodes, nous avons utilisé les descriptifs utilisés par Yves JAFFRES dans son ouvrage, Michel Corrette, sa vie, son œuvre, Thèse de doctorat, Université Lumière-Lyon II, 1989, p.519.
Pages 60/61 de La Méthode de flûte traversière de Michel Corrette. On trouvera la version pour vielle dans ce chapitre, section 19.5.3.3. : La Furstemberg
Ibid p.66.
Ibid p.56/57.
Ibid p.58.
Ibid p.60.
Ibid p.38/39.
Voir chapitre15, sous section 15.2.2 : Les agréments dans les méthodes pour vielle.