Dans la Première Suite de sa XVII e Œuvre, Joseph Bodin de Boismortier 2 présente un cas de figure particulier, puisqu'il semble bien que l'auteur ait voulu insister sur le caractère pesant voire ennuyeux que l'on prête aux mélodies jouées sur notre instrument.
La pièce est en rondeau, la première phrase servant de refrain. La structure est d'une extrême simplicité et ne présente absolument aucune difficulté technique. L'impression de pesanteur que communique le morceau provient du fait qu'il est seulement construit de noires, souvent répétées, jusqu'à sept fois, dix fois divisées en croches sous la forme de coulades.
Il y a deux petites phrases en écho, dans le deuxième couplet. D'une part la mesure 10 double la mesure 9, et d'autre part la mesure 15 est reprise dans la mesure 16, puis dans la 17. Si Boismortier n'indique pas qu'il s'agit d'échos, c'est probablement parce qu'il pense surtout à la musette pour interpréter son Oeuvre XVIIe, et que cet instrument ne saurait rendre l'opposition dynamique fort/doux.
BODIN de BOISMORTIER, Joseph, « Première oeuvre », XVII e Oeuvre, Contenant six suites à Deux Muzettes qui conviennent aux Vielles, Flûtes à bec, Traversières et Hautbois, Paris, Boivin, 1727, p.3.