Le Concert de symphonies 1 , dont sont extraits les deux morceaux qui vont suivre, a l'avantage d'être précédé d’un Avertissement 2 dans lequel Aubert indique clairement qu'il prend parti pour le goût français (« les grâces, la netteté et la belle simplicité du goût François ») contre « les difficultés et les traits extraordinaires » que recherchent les « jeunes gens » influencés par la musique italienne. En fin de compte, il déclare que « le projet de l'auteur a été de joindre des traits vifs et de la gaieté à ce que nous appelons des chants français ».
La Sixième Suite est précédée d'une phrase introductive (« Quoique cette Suite soit faite expres pour les Musettes et pour les Vielles… ») qui indique clairement le souhait de l'auteur en ce qui concerne l'instrumentation.Les deux airs marqués « vielle » ne paraissent pas s'éloigner du modèle revendiqué par Aubert dans son Avertissement ; ce sont des pièces faciles dont le compositeur indique qu'il faut les interpréter « gayment », mais qu'un « maître » pourrait aussi les jouer à sa manière, en donnant libre cours à son talent ce qui pourrait les rendre plus complexes d’exécution. Il s'agit d'un Duo avec basse continue qui se présente en trois parties séparées, une par instrument. Nous reproduisons ci-après le premier dessus 3 .
AUBERT, Jacques, « Ire Vielle,2e Vielle », Concert de simphonie, pour les Musettes, Vielles, Violons, flûtes et hautbois. VIe suite, Paris, 1733, p.6.
Nous avons analysé de façon détaillée cet Avertissement dans notre chapitre 2 : Musique Arcadienne, musique émancipée, section 2.7. : Une illustration : l’« avertissement » de Jacques Aubert.
Le lecteur se reportera à l'annexe F pour prendre connaissance des trois parties séparées.