20.2.3. « Feste de vilage » de Mouret, Le philosophe trompé par la nature.

Mouret ne cite pas la vielle comme un des instruments susceptibles de jouer son œuvre 1 ; l'indication « vielle », inscrite sous le titre « Feste de vilage », et soulignée par le jeu en bourdons de la basse continue, est donc là pour montrer qu'il faut recréer l'ambiance sonore et joyeuse dont on rendrait la vielle responsable en de telles circonstances. La pièce, parce qu'elle est écrite en La majeur, ne peut être jouée sans transposition à la vielle qu'à la condition d'enlever les bourdons ou de les modifier pour les faire sonner en La/Mi. De plus, pour convenir à l'instrument, les mi graves de la mélodie devraient être joués à l'octave.

On remarquera aussi que l'œuvre est probablement publiée en 1726 et qu'elle a été jouée pour la première fois en1725, à La Comédie de Saint Jorry 1 ; nous sommes alors au tout début de la période où la vielle va s'imposer à l'aristocratie parisienne.

Notes
1.

MOURET, Jean-Joseph, « Feste de village », Le philosophe trompé par la nature, premier recueil des divertissements du Nouveau Théâtre Italien, Augmenté de touttes les Symphonies, Airs de Violons, de Flutes de hautbois de Musettes Airs Italiens. Et de plusieurs divertissements ; qui n'ont jamais paru, Paris, 1726 [?]. Le texte musical ci-après se trouve page 213.

1.

GREEN, Robert A., The hurdy-gurdy in eighteenth century. France, Indianapolis, Publications of the Early Music Institute, 1995, p.94.