Le « doigtage », comme on dit à l’époque, peut donner lieu, dans certaines méthodes pour vielle, à des considérations fort savantes 1 . Il doit être effectivement étudié avec beaucoup de précision, si l'on veut jouer correctement certaines pièces en respectant le phrasé et l'articulation, donc réfuter l'interprétation sans nuance ni dynamique prêtée aux gueux, tout en dépassant le jeu « routinier » propre aux danses villageoises. Le modèle auquel la vielle doit alors s'identifier est le clavecin. Faire jeu égal avec lui permettrait à la vielle d'atteindre une virtuosité dans l'exécution lui ouvrant des répertoires divers et complexes.
Mais le doigtage permet aussi la richesse et la diversité de l'ornementation et de l'agrémentation, principalement, mais pas exclusivement, dans les airs lents ; nous en faisons un des éléments principaux du processus de baroquisation qui permet à l'auteur comme à l'interprète de transformer un air paysan et rustique en une mélodie champêtre ou arcadienne jouée « selon le goût ».
Voir chapitre 15. : Le jeu du clavier et les agréments.