Nous avons pu consulter et analyser un corpus de 49 reproductions de tableaux ou gravures, correspondant à toutes celles que nous avons pu trouver représentant une vielle à roue d'une part et d'autre part une « personne de qualité » (repérable comme telle par la manière dont elle est vêtue) ayant un rapport avec l'instrument, l'ayant généralement sur ses genoux 1 . Elles datent toutes du XVIIIe siècle ou peut-être, pour un nombre très restreint, de la fin du XVIIe siècle.
Ces reproductions proviennent du fond constitué à L'IRPMF complété par celui de La Cité de la Musique ; de plus, nous avons utilisé les reproductions illustrant les ouvrages de Bröcker, de Leppert, de Palmer ainsi que le livre collectif dirigé par Imbert 2 .
Nos avons classé les informations en neuf variables :
Certains résultats concernant ce travail de classement nous semblent suffisamment nets pour que nous les retenions, malgré la part d’arbitraire qui est intervenue quand il a fallu classer certaines œuvres à partir de ces définitions de variables qui sont parfois imprécises ou donnant une part belle à la subjectivité du notateur.
La démarche statistique utilisée est à plusieurs niveaux.
Nous avons d'abord réalisé un tri à plat et un calcul des pourcentages pour chacune des variables.
Nous avons ensuite croisé certaines variables pour tester l'éventualité d'une liaison entre deux variables, calculant alors le Chi carré qui exprime l'existence d'un lien possible en fonction d'un seuil de probabilité (exprimé par la mention « significatif à p=… »). Le chiffre qui suit la lettre « p » indique le degré de probabilité. Par exemple, la mention « significatif à p=.054 » indiquera que les deux variables considérées sont liées (elles ont une tendance à apparaître conjointement), à la condition que l'on considère que cette affirmation a 054 chances sur mille d'être erronée (donc 946 chances sur mille d'être exacte).
Pour ce qui concerne la datation des œuvres, nous avons utilisé le test de Kruskall-Wallis qui permet aussi de calculer la probabilité de l'existence d'une différence significative.
Je dois des remerciements particuliers aux documentalistes de l'Institut de Recherche sur le Patrimoine Musical en France (IRPMF) dont la compétence et la disponibilité m'ont été précieuses pour la constitution du corpus et à Jacques Aupetit dont la science et la générosité dans le temps passé ont permis l'élaboration de l'analyse statistique.
On en trouvera les titres en bibliographie.