2. Les ressources de la famille, les offres institutionnelles et les stratégies individuelles

L’intérêt qu’ont les jeunes pour l’étranger, s’il peut s’opposer à la sédentarité de la famille ou, au contraire, s’inscrire plus ou moins dans la normalité lorsque cette dernière est virtuellement ou concrètement mobile, est également nourri, entretenu, fructifié et solidifié à travers leurs propres expériences de l’international. En effet, la majorité des jeunes sont partis à l’étranger sans la famille avant le séjour d’études universitaires proprement dit. Sept formes de mobilité internationale préalable ont été observées : les colonies de vacances, les séjours linguistiques dans un cadre scolaire pré-universitaire, une immersion linguistique réalisée sur une base individuelle, l’aide communautaire, les voyages, les stages ou autres missions internationales relatives au programme de formation universitaire et le travail rémunéré. Trois constats s’imposent. D’abord, un même parcours se caractérise généralement par une multiplicité de formes de séjour. Un coup d’œil à l’annexe 3 permet déjà de constater de manière abrégée que bon nombre des enquêtés ont réalisé plusieurs séjours à l’étranger et ce, pour des motifs divers ¹⁶¹ . Ensuite, les enquêtés développent des stratégies de mobilité internationale différenciées selon les ressources spatiales, sociales, culturelles et économiques dont ils disposent au moment de partir et selon les contextes sociétaux d’appartenance, lesquels déterminent en partie l’offre institutionnelle de mobilité. Enfin, les premières expériences à l’étranger influencent grandement les séquences subséquentes de la carrière des jeunes, tant en ce qui a trait au choix du domaine professionnel, et donc du programme de formation académique, qu’à la décision d’approfondir une langue ou de privilégier un pays de destination en particulier.